Selon l’économiste Lamine Ba, le modèle économique mouride ne se limite pas à une simple source d’inspiration, mais devrait jouer un rôle clé dans le renforcement de la souveraineté nationale et la réduction des importations. Il suggère d’étendre ce modèle à l’échelle nationale.

Intervenant mardi sur Quinquélibaa RTS, Lamine Ba explique que le mouride est avant tout un investisseur indépendant, n’attendant pas systématiquement l’intervention de l’État. Il illustre son propos en citant des exemples de projets lancés par les Khalifes, qui mobilisent des milliards sans attendre le soutien étatique immédiat.

Ba propose de réorganiser le modèle mouride à l’échelle nationale en mettant de côté les modèles importés, en soulignant l’implication des mourides dans divers secteurs tels que l’énergie, le transport et l’agriculture. Il évoque l’exemple de Serigne Touba, qui prône le travail acharné, comme en témoigne les champs de Serigne Saliou à Khalcom et les initiatives de transport de Serigne Mourtada.

« En suivant l’exemple de Serigne Touba, affirme Lamine Ba, le Sénégal pourra se développer. L’un de nos principaux défis est l’autosuffisance alimentaire. Atteindre cet objectif nous permettrait non

seulement de résoudre la question de l’emploi, mais aussi de lutter contre l’émigration irrégulière et de réduire les prix. »

Il suggère que les problèmes tels que les inondations pourraient être résolus en récupérant et en utilisant les eaux pour enrichir le maraîchage. Cela permettrait de produire et de transformer les produits localement, renforçant ainsi l’économie et l’investissement nationaux.

Le nouveau pouvoir doit désormais concrétiser cette vision, en montrant l’exemple comme il le fait actuellement. Le reste dépendra de la communication et de la volonté politique.