La Poste – Mise en place d’un plan de sauvetage : 2.721 employés risquent tout

Pour remettre en marche le Groupe La Poste, le DG Mahamadou Diaité a posé sur la table deux options : 1) Un “plan de départs négociés“ ; 2) un “plan de licenciements“ pour “motif économique“.

 

Afin de réaliser ledit projet, l’entreprise doit travailler avec environ 1.367 employés au lieu de 4.088 agents avec une masse salariale de 20,8 milliards de francs CFA pour un chiffre d’affaires de 13,9 milliards de francs CFA (période 2018–2022). Par conséquent, 2.721 agents seront forcés de quitter l’entreprise par des départs négociés et des “licenciements“ pour “motif économique“. Selon les informations de “L’Observateur“, des auditeurs ont déjà remis le Plan social à la Direction générale.

D’après cette dernière, une partie de la formulation stratégique du PSE (Plan Sénégal émergent) repose sur la politique de rationalisation des effectifs du Groupe la Poste, qui vise à gagner en efficacité (…) et à devenir une organisation postale adaptée à son environnement.

La politique de rationalisation des effectifs est une stratégie de réduction des coûts, mais aussi une approche d’accroissement de la productivité de l’entreprise. Le départ de 2.721 employés de la Poste aura une incidence sur les charges du personnel de 13,9 milliards francs CFA : ce qui serait un soulagement. À en croire le document du projet de plan social: « Entre 2017 et 2021, les charges ont augmenté de 19%, passant de 27,052 à 32,163 milliards de francs CFA, soit un peu plus de 5 milliards. Cette augmentation est largement imputable à la masse salariale qui a connu une hausse de 30 %, soit 4,7 milliards de francs CFA, en valeur absolue. Cette situation explique l’évolution continue des ratios Masse salariale/Total charges et Masse salariale/Total produits. Ainsi en 2021, la masse salariale représentait 112% du total des produits ».

Recevant les cahiers de doléances des syndicalistes, lors de la “Fête du travail“ du 1er Mai dernier, le Président Macky Sall a, en effet, fustigé les “recrutements massifs“ dans les Sociétés publiques, en évoquant la “situation du Groupe La Poste“.

« On doit réfléchir sur les conséquences de la mauvaise gouvernance des entreprises. Ce qui coûte très cher à l’État. Prenons l’exemple de La Poste, avec plus de 4.000 employés. Qui parmi vous est parti acheter un timbre ou faire l’envoi d’un mandat ? C’est révolu ! Le monde a évolué… !

« Par conséquent nous devons aider La Poste à faire une mutation, sinon c’est l’État qui va continuer à payer des gens qui n’ont plus d’activités. La Poste a des charges de 19 milliards francs CFA pour des revenus de 6 milliards de francs CFA, l’Etat donne six (6) milliards de subvention et on se retrouve toujours avec un gap de six (6) milliards de francs CFA. Chaque Directeur général qui atterrit à La Poste fait des recrutements et après, on veut mettre tout sur le dos de l’État. Ce n’est pas durable et ce n’est pas viable ! Nous avons réfléchi avec le Premier ministre, en collaboration avec la Direction générale de La Poste sur un plan de sauvetage de La Poste. On ne peut pas accepter dans l’administration des Sociétés qui se retrouvent entre 3.000 voire 5.000 employés. C’est des choses qu’on doit arrêter. C’est trop, qu’on se dise la vérité », a tonné, avec vigueur, le Président Sall !