Journalisme : « Un journaliste n’a pas à respecter la loi », As Mademba Ndiaye

As Mademba Ndiaye, ancien journaliste de “Sud Hebdo“, estime qu’un “journaliste n’est pas tenu à respecter la loi dans l’exercice de son travail“. 

 

De son avis, « toute information, digne d’être connue par le public, doit être sur le banc public ! » En effet, il s’exprimait avant–hier, mercredi 03 Avril, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la “Liberté de la Presse“.

« Si vous respectez la loi, vous n’allez pas travailler ! Un journaliste n’a pas à respecter la loi ! La seule chose qui peut guider le journaliste, c’est sa déontologie professionnelle. Est–ce que cette information est digne d’être connue par le public ? Si oui, tant pis pour la loi ! Si non, tant pis pour la loi ! »

Dans la lancée, M. Ndiaye a appelé ses confrères et consœurs à travailler sur le “principe de la déontologie“ à la place du “principe des lois et règlements“ et d’en assumer les conséquences. Estimant que la loi peut autoriser des choses que la déontologie interdit., il a instamment qualifié cela de « tension permanente ».

« L’extension ou la restriction de la Liberté de la Presse dépend beaucoup du juge. Les juges peuvent faire évoluer grandement la Liberté de la Presse. Je cite le cas du procès de “Peugeot“, où le juge disait : Il est manifeste que le canard enchaîné a violé la loi et doit être condamné ! Il est manifeste qu’on ne peut pas condamner le canard, du fait du droit du public à connaître cette information–là. Même si l’information était volée, recelée… Il y a une supériorité de valeur qui est le droit du public permet aux journalistes de violer la loi, en vue de servir cette valeur plus importante », a tranché As Mademba Ndiaye.

De même, il a estimé que “c’est un juge démocratique qui le fait“. Puis, il a rappelé aux journalistes à ne jamais révéler leurs sources en donnant l’exemple d’un confrère américain.

« Aux États–Unis, un journaliste a été condamné à deux ans de “prison ferme“ pour “refus de déceler sa source“. Cette dernière, voyant la condamnation, a eu des remords et a fait une déclaration publique pour dire : C’est moi ! Le juge a convoqué le journaliste ; ce dernier a refusé de confirmer la déclaration de la source ».

 

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