Supposée invalidation de la liste YAW à Dakar : Que s’est-il passé réellement ?
La polémique continue d’enfler autour d’une possible invalidation de la liste YAW à Dakar. Dans l’après-midi du mercredi 11 avril, vers 17h, la Direction générale des élections a été le théâtre d’une scène de violence opposant le téméraire Maire de Dakar Barthélémy Dias et les forces de l’ordre. Nombreux sont les sénégalais qui se sont offusqués de la situation, mais qui n’ont pas compris la vérité dans cette affaire aux soubassement politiques. Après enquête, votre site Chrono-actu vous dit tout !
Déthié Fall n’a pas dit la vérité sur les remplacements qu’il voulait faire …
Interrogé par les journalistes de chrono-actu, notre source très au fait de cette affaire, nous raconte que le Maire de Dakar, par ailleurs membre de la coalition Yewwi Askan Wi, accompagné d’une foule, a décidé de s’introduire dans les locaux de la Direction générale des élections (Dge), alors qu’il ne bénéficie ni du statut de mandataire, ni de celui de titulaire suppléant de sa coalition. Naturellement, les forces de l’ordre, dans l’exercice de leur mission, l’ont tout simplement éconduit. Il s’en est suivi une bousculade devant la porte, une image indigne d’une autorité de la trempe de Barthélémy Dias, maire de la capitale, se désole-t-elle outrée.
Selon cette dernière, la coalition YAW voulait apporter des modifications sur leurs listes déjà déposées. Leur mandataire national, M. Déthié Fall voulait remplacer deux personnes démissionnaires par d’autres. Mais, en réalité, Déthié Fall n’a pas dit toute la vérité sur le remplacement qu’il voulait effectuer. En fait, comment -il peut amener deux (2) lettres de démissions de personnes de sexes masculins pour les remplacer avec 2 dossiers de femmes ? s’interroge-t-elle. La logique voudrait qu’il les remplace avec des personnes de même sexe, encore que la loi électorale ne prévoit pas ce cas de figure.
La sous-commission de vérification des parrainages a déjà terminé ses travaux …
A la question de savoir si la mandataire de YAW a le droit de procéder à des remplacements, notre source se veut clair. En vérité, renseigne-t-elle, il existe une commission qu’il s’appelle, « sous-commission de vérification des parrainages ». Cette dernière a déjà terminé ses travaux. Ce que Déthié Fall voulait faire n’est pas du ressort de ladite commission, mais plutôt de celle en charge de la légalité, communément appelée « commission juridique de la Dge ». Malheureusement, cette commission juridique n’a pas encore commencé ses travaux. Il appartient à cette commission d’étudier tous les dossiers de chaque listes retenues (respect du parrainage, vérification des pièces déposées etc), informe notre source. Or, pour l’heure, aucune commission de la Dge n’a encore notifié quoi que ce soit au mandataire national de YAW. Par exemple, une erreur manifeste, après dépôt de listes par une coalition, sera étudiée et notifiée au mandataire concerné par les services de la Dge. Telle n’est pas le cas ici. Donc que cherche réellement la coalition YAW ? S’interroge notre source. Et de cette dernière de préciser que l’article L.179 du code électoral énumère les cas de remplacements de candidats sur les listes : soit un candidat investi qui est décédé avant les élections, un candidat investi, mais après vérification par la commission juridique, révèle son inéligibilité et enfin des erreurs matérielles ou pièces périmées. Mais si un investi décide de se désister hors de ces 3 cas, il ne pourra pas être remplacé sur la liste.
La parité absolue Hommes – Femmes non respectée
S’agissant de la parité absolue Hommes – Femmes pour les investitures sur le scrutin majoritaire de YAW à Dakar, notre source pointe du doigt l’auteur de la confection de la liste, qui selon elle, a mal interprété le dernier alinéa de l’article 3 de la loi sur la parité. Ce texte dispose :«…Lorsque le nombre de candidats sur les listes est impair, la parité s’applique au nombre pair immédiatement inférieur…». Qu’est-ce à dire ?
En fait, le scrutin majoritaire à Dakar, c’est 7 députés, un chiffre impair. Ce qui veut dire que si la première personne sur la liste est un homme, les positions 2, 4 et 6 seront obligatoirement des femmes. Mais, la septième (7ème) et dernière personne peut être un homme ou une femme. C’est un choix pas une obligation. Donc, ici la sixième (6ème) personne doit être une femme et aussi la septième peut aussi être une femme. C’est-à-dire 2 femmes successives qui fermeront la liste. Si tel est le cas, on ne pas parler de violation de la loi sur la parité. Une femme en 6ème position et un homme en 7ème et dernière position est aussi une option. Une liste qui ne respecte pas cette logique viole la loi.
Le manque de formation de certains acteurs politiques indexé…
Enfin, notre source indexe le manque de formation de certains acteurs politiques. Selon elle, dans les Partis politiques ou coalitions politiques, on ne se forme plus. Les gens s’improvisent mandataires, alors que ce rôle et cette mission requièrent un maximum de connaissances. Dans ce cas précis, tout indique que Déthié Fall a montré ses limites, en tant que mandataire. D’ailleurs, c’est le Président Idrissa Seck qui l’a fait sortir de l’ombre. Il n’a pas une longue expérience politique, comme les vrais mandataires que nous avons connus au Sénégal. C’est le cas de Farba Senghor, Khalifa Sall, Mbaye Ndiaye, Benoît Sambou, Talla Sylla etc. La politique c’est du très sérieux. Il appartient aux partis politiques et coalitions de partis, de bien former leurs mandataires pour éviter pareilles situations, regrette notre interlocuteur.