Insécurité alimentaire : 549 mille personnes peinent à assurer les repas quotidiens
Au Sénégal l’insécurité alimentaire est bien une réalité. 549 milles personnes n’assurent pas les trois repas quotidiens.
Dans le domaine du « cadre harmonisé », le Conseil national de la sécurité alimentaire (Cnsa) a procédé hier à la publication d’un nouveau résultat sur la situation alimentaire « préoccupante » au nord du Sénégal. Parmi les 45 départements que compte le pays, Matam et Ranérou sont dans l’incapacité d’assurer convenablement les trois repas quotidiens. Le secrétaire général du gouvernement a annoncé une aide de 44 milliards aux ménages des deux départements.
Après la clôture en mars dernier de l’atelier d’identification et d’analyse des zones à risque et des populations en insécurité alimentaire, le Conseil national de la sécurité alimentaire (Cnsa) a publié un nouveau résultat. Son secrétaire exécutif, Jean Pierre Senghor, a alerté sur la situation alimentaire préoccupante à Matam et Ranérou.
« L’analyse de la situation alimentaire et nutritionnelle du Sénégal pour la période courant (mars-avril et mai 2022), à travers le cadre harmonisé révèle une situation alimentaire précaire dans 13 départements et préoccupante dans les départements de Matam et Ranérou », a déclaré M. Senghor. Il a toutefois précisé que ces deux départements englobent au total, 549 mille personnes qui sont actuellement dans l’incapacité d’assurer convenablement les trois repas quotidiens, soit 3,1% de la population totale analysée.
« S’agissant de la période projetée (juin-juillet-août 2022), la situation allait s’aggraver avec quatre départements qui seraient en crise alimentaire, Kanel, Matam et Ranérou et Goudiry », a ajouté le secrétaire exécutif du Conseil national de la sécurité alimentaire (Cnsa). D’après ses prévisions, si rien n’est fait, le nombre total de personnes frappées par la crise alimentaire va passer à 881 mille 275, soit 5% de la population analysée.
« Un appui de 44 milliards de francs CFA pour les départements ciblés »
Prenant part à la rencontre, le secrétaire général du gouvernement Abdoulatif Coulibaly a estimé que la situation projetée sur deux départements est certes préoccupante, mais loin d’être alarmante. « Le gouvernement qui avait déjà pris les devants, va, dès la semaine prochaine, en relation avec les partenaires au développement, lancer un transfert cash de l’ordre de 40 à 44 milliards de francs CFA, aux ménages cibles des départements ciblés, avec un ajustement et priorité à ceux déclarés en situation de crise alimentaire », a annoncé M. Coulibaly.
Il préconise tout de même que pour répondre de manière efficace et immédiate à cette situation de crise à laquelle font face les populations des départements de Matam, Kanel, Ranérou et Goudiry, « il faut revoir la pertinence des modalités de ripostes actuelles en vue d’anticiper sur la soudure avant qu’il n’ait besoin de recourir à des systèmes d’adaptation négatifs ». D’où l’urgence de revoir le système de sécurité alimentaire, avec des solutions durables, équitables et inclusives pour que plus personne ne soit laissée en rade. « Il nous faut résolument aller vers une souveraineté alimentaire absolue reposant sur une synergie parfaite entre l’agriculture familiale et l’agro-industrie », pense le secrétaire général du gouvernement.
Au mois de mars dernier, Jean Pierre Senghor avait présidé la cérémonie de clôture des travaux d’identification et d’analyse des zones à risque et des populations en insécurité alimentaire. Le Secrétaire exécutif du Cnsa, était largement revenu sur l’impact du conflit en Ukraine, qui risque de créer l’indisponibilité des intrants agricoles comme l’urée pour la campagne agricole.
Ramatoulaye