Grand MAGAL 2022 – SOUVENIR – Serigne Abdou Khadre M’BACKE “Djily“, l’Imam des Imams

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Serigne Abdou Khadre M’BACKÉ, plus connu sous le nom de “Djily borom Bakhdad“ ou “Imam des Imams“, est fils de Cheikh Ahmadou BAMBA Khadim RASSOUL et de Sokhna Aminata BOUSSO. Succédant à son frère aîné, Cheikh Abdou Lahi LAHAD M’BACKÉ, au califat, “Djily borom Bakhdad“ fut le 4ème Khalif des mourides après le rappel à Dieu de Serigne Abdou LAHAD M’BACKÉ “Niakki thiaakhaane“. Bien avant son son accession au Khalifat de la Mouriddiyah, il se consacra entièrement à la vivification des offices religieux de l’Islam et fut l’Imam de la Grande Mosquée de TOUBA de son vivant. Serigne Abdou Khadre M’BACKÉ est surtout connu pour son dévouement sans commune mesure au respect à l’Islam et sa dextérité au bénéfice de la Oumma islamique toute entière.

Naissance et formation

Serigne Abdou Khadre M’BACKÉ ou “Djily borom Bakhdad“ naquit à N’dame une nuit de vendredi à “Daroul Alim “ (Alimoul Khabiir), plus connu sous le nom de N’dame, de l’année 1914, 1333 de l’Hégire.  En effet, il fut un chef religieux sénégalais de la Mourridiyah, confrérie musulmane fondée par le Cheikh soufi musulman Cheikh Ahmad BAMBA Khadim RASSOUL. Selon beaucoup de contemporains de Cheikhoul KHADIM, Serigne Abdou Khadre M’BACKÉ avait la même physionomie que son père. Donc, la ressemblance avec son père n’était pas seulement morale. Elle était aussi physique. Sa mère Sokhna Aminata BOUSSO est la fille de Serigne MBOUSSOBE, un frère de Sokhna DIARRA BOUSSO, la mère de cheikh Ahmadou BAMBA, Khadimou RASSOUL. Ainsi, de par sa mère, Serigne Abdou Khadre M’BACKÉ aurait été le neveu de son père, s’il n’avait été son fils.  Aussitôt après qu’on lui a annonça l’heureux événement, Cheikh Ahmadou BAMBA Khadimou RASSOUL convoqua son frère et homme de confiance, Serigne Thierno Ibra FATY M’BACKÉ (Mame Thierno “Ndaamal Darou“) de Darou Mouhty pour lui confier la mission de se rendre à N’dame, et de faire le nécessaire requis en la circonstance. Au moment du départ, après lui avoir donné sa bénédiction, le Maître a dit à Mame Thierno : « Au Nom et par la Baraka de ce nouveau–né que tu vas visiter, sache qu’au cours de ton voyage, à l’aller comme au retour, tous ceux que tu auras à rencontrer ou à voir sont préservés des flammes de l’enfer ! »
Par conformité aux droit d’aînesse et respect aux acquis de la primogéniture, Serigne Abdou Khadre M’BACKÉ se vit confié la lourde charge de succéder à son frère Serigne Abdou Lahi LAHAD M’BACKÉ, pour perpétuer l’immense œuvre léguée par “Niakki thiaakhaane“. Avant qu’il n’accède au califat, soit du vivant du troisième  Khalif Général Baye LAHAD M’BACKÉ, “Djily borom Bakhdad“ se donna corps et âme pour la continuité du legs au bénéfice de toute la oumma islamique.

Pour sa formation coranique et islamique, il a été confié, dès l’âge de 7 ans, à Serigne Abdourahmane LÔ et à son oncle Serigne Mbacké BOUSSO installé à Guédé BOUSSO, après quelques années passées auprès de son illustre père, Serigne TOUBA Khadimou RASSOUL, qui devait lui apprendre ses premières leçons d’alphabétisation.

Très tôt donc, sous la férule de Serigne Ndame Abdourahmane LÔ, il a maîtrisé le Noble Coran. Par la suite, il se rendit à Guédé BOUSSO, auprès de son oncle l’immense Serigne Mbacké BOUSSO, dans le but d’étudier les sciences religieuses. Études qu’il complètera auprès de Serigne Modou DEME, un érudit tout aussi incomparable qu’on désigna d’ailleurs par le surnom très révélateur de “Aalimu Soudaan“.

Vie et œuvre

Source intarissable de la Charia et de la Sounna, Cheikh Abdoul Khadre M’BACKÉ avait séduit par son charisme fait de piété et d’humilité. Il a été d’une piété si profonde que, tout naturellement, il a exercé toute sa vie durant, comme nous vous le disais plus haut, les fonctions d’Imam. D’ailleurs, Cheikh Abdou Lahi LAHAD M’BACKÉ avait fait de lui, dès son accession au Khalifat, après la disparition de Cheikh Mouhammadou Fallilou M’BACKÉ en 1968, l’Imam de la Grande Mosquée, présidant les prières de vendredi et de fêtes religieuses.
A l’instar de son Père et Maître, il avait inscrit sa démarche, sa vie durant, sous ce qu’on peut appeler le label « al istikhama », c’est–à–dire la droiture. Cette droiture sous–tendue par la mesure, l’équilibre et qui est la marque distinctive des élus de Dieu.
Autant le Cheikh est un modèle achevé de “soufi“, autant Serigne Abdou Khadre mettait un point d’honneur à être ce pôle vers lequel convergent tous les cœurs qui cherchent un modèle de droiture susceptible de les conduire sur la voie dénommée “Siraatal mustaxiima“. D’un abord facile et d’un ascétisme poussé, il joua le rôle de conduire les mourides vers la félicité du savoir : le Tawhid, la Charia, la Sounna et l’Istikhama. De tout temps, il a eu une influence bénéfique sur son entourage. Par la parole et par l’exemple, il a toujours eu à cœur d’inciter ses semblables à se consacrer sans réserve à Dieu et à son Prophète (PSL).
Serigne Abdou Khadre ne polémiquait  jamais. Il n’accordait aucune importance aux biens matériels. De son vivant, il n’a eu que trois maisons : Bakhdad, Boustane et le domicile de TOUBA. “Djily borom Bakhdad“, comme aimaient l’appeler affectueusement les gens, ne sous–estimait personne. Il cherchait toujours à mettre à l’aise son entourage et rendait très souvent visite à ses parents et ses talibés, quelle que soit la distance. Il aimait même rappeler aux gens les liens de parenté qui les unissaient.
Le Khalifat le plus court
D’une dimension exceptionnelle, Cheikh Abdou Khadre M’BACKÉ a œuvré pour l’épanouissement du genre humain à tous les niveaux. Sa vie a été marquée par l’Imamat au niveau de la Grande Mosquée de TOUBA. Onze mois durant, il a assuré l’Imamat en même temps que le Khalifat. Le 4ème khalife de BAMBA a fait un bref passage à la tête de la voie Mouride. Ce fut le Khalifat le plus court, mais plein de renseignements et de péripéties. L’on se rappelle encore ce coup de théâtre avec cet homme qui a voulu le jeter dans le puits, alors qu’il devait accomplir la prière de l’aurore.
Toute sa vie durant, il n’a manqué la prière du vendredi à la Grande Mosquée que pendant son séjour en terre saoudienne, pour les besoins du pèlerinage qu’il a effectué en 1976.
Cheikh Abdoul Khadre M’BACKÉ a fondé les villages de Bagdad, non loin de TOUBA ((fondé en 1938 sous le ndiguel de Serigne Mouhamadou Moustapha M’BACKÉ 1er Khalife de Serigne TOUBA), et de Boustane, près de Louga (fondé en 1981 sous la direction de son fils aîné Serigne Modou “Abdou Khadre“ M’BACKÉ qui s’occupait des travaux champêtres et du fonctionnement des daaras), où il comptait 12 daaras. Il s’initia également à la riziculture à Mboundoun au nord dans la vallée du fleuve Sénégal. Serigne Abdou Khadre M’BACKÉ lui–même semblait savoir que son magistère allait être éphémère. En effet, à tous ceux qui lui présentaient un projet qui s’inscrivait dans la durée, il demandait invariablement d’en faire part plutôt à Serigne SALIOU M’BACKÉ, celui qui allait lui succéder dans les fonctions de Khalife. Comme s’il savait qu’il n’aurait pas le temps d’entreprendre ou de piloter quoi que ce soit qui doive aller au–delà du très court terme.
Il s’est éteint en effet à TOUBA, après 11 mois de magistère, le vendredi 18 mai 1990, à l’âge de 75 ans, – exactement comme son père– laissant derrière lui un sentiment d’inachevé. Il repose à l’est de la Grande Mosquée de TOUBA, le chemin qu’il empruntait pour venir officier dans ce haut lieu de dévotion, où retentissait sa fameuse voix divulguant les sourates du Livre–Saint, le Noble Coran. Encore aujourd’hui, son ombre plane sur cette Mosquée qu’on imagine difficilement sans lui, tant il faisait corps avec l’ambiance des lieux.
Son héritage
Au total, Cheikh Abdou Khadre M’BACKÉ a eu une vingtaine d’enfants dont 12 filles. Aujourd’hui, ces derniers perpétuent son œuvre derrière Serigne Cheikh M’BACKÉ, son Khalife, Serigne Moustapha M’BACKÉ, Imam de la Mosquée Massalikoul Jinaan de Dakar, Serigne Fallou M’BACKÉ, Imam à l’occasion des Aïds à TOUBA et Serigne Bassirou M’BACKÉ, porte–parole du Khalife Général des mourides, par ailleurs président du Comité d’organisation du Grand Magal de TOUBA.
Les musulmans sénégalais, en particulier la communauté mouride, se souviennent, chaque année, de ce Saint–homme, soufi doublé d’un humaniste, à l’occasion de son Magal.

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