Faux et usage de faux : le sexagénaire A. Niang falsifie le cachet de l’ambassade d’Italie pour légaliser des documents administratifs.
Pour élucider cette affaire, Alassane Niang a été jugé ce lundi pour faux et usage de faux dans un document étranger à la barre du Tribunal d’Instance de Dakar.
Âgé de 66 ans, Alassane Niang n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés. Toutefois, il affirme avoir remis le document entre les mains d’Alioune Diallo. « J’ai été induit en erreur par l’un des démarcheurs à qui j’avais remis les papiers pour une l’égalisation à l’ambassade de l’Italie pour le compte de Bineta Ka. “J’ai oublié le nom de mon ami démarcheur qui m’avait remis le document. J’avais un agrément avec l’ambassade d’Italie, mais il a expiré depuis 3 ans », explique-t-il. Le mis en cause a fait savoir que les faits remontent à 2015, raison pour laquelle j’ai oublié le nom de la personne qui confectionnait ce faux. La partie civile m’avait payé 50 000 francs.
Assurant sa propre défense, la partie civile a réconforté les déclarations du prévenu avant de soutenir que c’est la première fois qu’Alassane Niang verse dans du faux. « C‘est lui qui m’a toujours réglé mes papiers. C’est la raison pour laquelle je ne réclame rien. Je ne réclame rien”, déclare-t-il.
Pour sa part, le ministère public estime qu’utiliser le cachet d’une Autorité étrangère est extrêmement grave. Plus grave, la dame est maintenant fichée pour le faux. “Au-delà de la justification de la condamnation, on banalise le faux au Sénégal. Dans le droit français, c’est un crime. Dans cette législation, le faussaire encourt les mêmes peines pour le meurtrier. La banalisation de ce délit à outrance par nos citoyens est très préjudiciable. D’ailleurs, les Sénégalais sont identifiés comme des faussaires. L’enjeu, c’est de décourager les autres. Alassane Niang a commis le faux”, a relevé le maître des poursuites qui sollicite que le mis en cause soit déclaré coupable et condamné à 3 mois de prison ferme.
Prenant le contre pied du parquet, Me Ndack Seck dira que le prévenu ignorait réellement l’identité de la personne à qui il avait remis ces documents. “Il est de bonne foi. Ce n’est pas lui qui a confectionné le faux. Il n’a jamais eu maille à partir avec la justice. Suffisant pour lui de demander une application extrêmement bienveillante de la loi pénale. Le jugement sera rendu le 12 janvier prochain…