En ces temps de Coupe du Monde, Marx dirait surement que “c’est le football l’opium du peuple… “

La magie du football opère de plus en plus. Après Marx, bien sûr, qui soutenait, lui, que “c’est la religion qui est l’opium du peuple“, c’est-à-dire cette substance qui vous met dans un état euphorique avec sa vertu dormitive. En ces temps de Coupe du Monde qu’en est-il vraiment ?

Le Sénégal est qualifié pour les huitièmes de Finale de la Coupe du Monde au Qatar : une réussite magnifiée par toutes les franges de la population sénégalaise et africaine pour parler de la fierté du continent. 20 ans, oui 20 ans, c’est le nombre d’années que les Sénégalais ont attendu pour voir enfin leur pays sortir des poules de la Coupe du Monde. Ce chiffre est d’autant plus marquant que le derniers pays africain à atteindre les huitièmes (le Ghana) avait réussi à l’époque un exploit qui restera toujours dans les annales du football africain (une élimination à la porte de la demi–finale).

« Li football rek moko mane… »

Seul le football peut réunir, seul le football peut apaiser, seul le football peut faire oublier, seul le football peut faire oublier… !

Dans sa “Critique de la philosophie du droit de Hegel“, Marx écrit que la “ religion permet de justifier les inégalités sociales et permet au prolétariat de mieux les supporter. Elle laisse le peuple dans l’illusion que sa condition n’est pas si terrible, en lui donnant des exemples de morales religieuses, des bienfaits de la souffrance, etc. Elle permet de surmonter les conditions d’une vie privée d’esprit, qui est par nature pénible “.

Toutefois, la religion, parce qu’elle conforte le pauvre dans sa pauvreté, bloque le passage à l’action. Elle est le garant du statu quo. Le terme d’opium est utilisé à l’époque dans le sens d’analgésique. Ainsi, Marx dénonce l’effet anesthésiant de la religion, qui est une force de l’aliénation. La nécessité de la religion chez les opprimés serait la conséquence de l’oppression elle-même : « La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l’âme d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’une époque sans esprit. C’est l’opium du peuple. » Marx pense que la racine de la croyance religieuse se trouve dans les conditions de vie misérables de la plus grande partie de la population. C’est la raison pour laquelle il ne pense pas que la lutte contre la religion doit se trouver au centre du militantisme communiste.

Dans cette démonstration qui ne concerne que lui-même il faut le dire, Marx peint la religion comme une échappatoire pour la société, les hommes oublient leur conditions de vies quand il est question de la religion. Parler de football de nos jours revient forcement à parler de cette partie de la démonstration. En effet, le football de nos jours permet aux populations pauvres, sur un lapse de temps, d’oublier leur conditions de vie pénibles, la précarité dans laquelle elles sont et plus importants : les maux de leurs population.

Vivons alors gaiement foot ! Cet opium du peuple qui nous endort, éloignant de nos pensées la dure réalité d’un pays…