Edito – Sénégal Champion d’Afrique : Sacre historique d’une Nation sexagénaire

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Du Saint-Louisien 1er Champion du Monde noir de boxe aux États–Unis, Battling–SIKKI ayant comme autres noms Baye–FALL, Louis PHAL, Mbarick FALL, en passant par El Hadji Amadou DIA BÂ l’unique médaillé Olympique sénégalais, Amy M’BACKÉ THIAM Championne du Monde 400M, le Sénégal n’a jamais été en reste. Bien avant les Indépendances, le Sénégal a toujours été un réservoir de talents à l’état pur dont l’ancien colonisateur n’a que trop profité. En effet, des arts martiaux à la lutte gréco–romaine, du basket à la natation, sans oublier les jeux de dame et les Jeux Olympiques, le pays de la Téranga a toujours fait de bons résultats. Mis à part le ballon rond, la moisson a toujours valu des satisfactions.

Déboires footballistiques d’une Nation constellée de Stars

Pendant assez longtemps, l’on a entendu comme reproche simpliste : « Vous avez toujours eu de grands joueurs, mais vous n’avez jamais rien gagné ». Mais comment se fait–il, qu’en football, avec toutes ces générations de grands footballeurs sénégalais – Mamadou TEUW, Mbaye FALL, Adolphe MENDY, Racine KANE, Christophe SAGNA, Jules BOCANDÉ, Roger MENDY, FADIGA, ElHadji O. DIOUF… –, la mayonnaise a si tardé à prendre ?
Que manquait–il réellement au football sénégalais pour tirer son épingle du jeu ?
International français durant sa carrière, Raoul DIAGNE, fils du 1er député noir à l’Assemblée nationale française Blaise DIAGNE, a eu la présence d’esprit d’aider son pays d’origine une fois l’Indépendance acquise. En effet, après avoir décroché son diplôme d’entraîneur, il fut le 1er coach de l’équipe nationale de football et fit la prouesse de mener le Sénégal à la première conquête de l’Afrique.

Pour rappel, le pays de la Téranga participait jusque–là en tant qu’invité. En dépit de la victoire historique des Lions face à la France (Jeux de l’Amitié) à la fin des années 60, sur une superbe frappe provenant du rond central de Youssoupha NDIAYE, ancien président du Conseil constitutionnel (1–0), le Sénégal avait regardé la CAN au petit–écran de 1968 à 1984. Ainsi, après un triplé historique  (3–0) de Jules BOCANDÉ « Essamay », dans un stade de l’Amitié en extase, le Sénégal surclassait le Zimbabwe et se qualifiait pour Caire 86, après 18 ans d’absence.
À partir de là, le renouveau était espéré mais la montagne n’accoucha que d’une souris, hélas !

Bien que la Nation soit constellée de Stars, il faudra attendre la CAN 2000 au Nigeria pour voir l’équipe de l’allemand Peter SCHNITTGER tenir tête au Nigeria des Jay–Jay OKOCHA, Sunday OLISEH, Garba LAWAL, Taribo WEST en quarts et ne s’incliner que sur la plus petite marge (1–2). C’est ainsi que l’espoir renaissait encore.
Par la suite, Bruno METSU avait trouvé le bon équilibre, l’alchimie parfaite tout simplement. Résultat : une Finale en CAN, un ballon d’Or africain, meilleure équipe d’Afrique, meilleur Coach, un quart de Finale au Mondial asiatique; le tout en 2002 s’il vous plaît !
Sauf qu’il ne fallait pas dormir sur nos lauriers, car depuis cette année, des coachs la Fédération (FSF) en a viré, des déboires, il y en a eu à la pelle.

Pourquoi avons–nous si tardé à privilégier le « Manko Wouti Ndam Li » ?

Sacre au Cameroun : Réparation d’une anomalie

Tel que le dit un adage : « À qui sait attendre, le temps ouvre des portes ». En effet, le football sénégalais a participé à des Coupes d’Afrique des nations  (CAN) qu’il devait rempoter logiquement. Nous pourrions en citer à titre d’exemple celles de Caire 86 et Bamako 2002. Pour rappel, en 1986, on disposait du pays hôte, l’Egypte, en match d’ouverture avec un jeu direct quasi parfait (0–1). En Finale au Bamako en 2002, on n’avait pas fait jeu égal avec les Lions indomptables. Mais pour des égos surdimensionnés, sur fond de concurrence malsaine, la dernière passe, bien millimétrée, n’était jamais servie sur la ligne d’attaque au cours des 120 minutes. La suite, on la connaît.
De même, avec la retraite, telle une symphonie inachevée, de la génération dorée de 2002, le football sénégalais a fait une longue traversée du désert : du penalty injustement refusé à Diomansy CAMARA par un arbitre aussi malhonnête que ridicule  en 2006 contre l’Égypte en demies (2–1), en passant par Bata–Libreville ou Tamalé, les déceptions n’ont été qu’énormes. Mais pourquoi donc le Sénégal n’a–t–il pas encore de titre ?
Telle cette gradation ascendante « Va–Cours–Vole », l’équipe du Sénégal, sous « el Tacticó » Aliou CISSÉ, réalisa le parcours parfait, un vrai coup de maître, couronné de succès et truffé de lauriers.

–2017: quart de Finale perdu contre le Cameroun au tirs au but 0–0; t.a.b 5–4).
–2019Finale perdue sur un but–gag en début de match contre l’Algérie (1–0).
–2021: le Sacre historique tant attendu par les Sénégalais contre l’Égypte (0–0; t.a.b 4–2, un soir de 6 février 2022 au Cameroun). Dans la Sagesse wolofe, l’on dit souvent : « Si l’on parle d’aujourd’hui, il faudra tenir compte aussi d’hier ».
Pour rappel, c’est la somme d’acquis insoupçonnés arc–boutée sur une longue expérience qui aura permis au peuple sénégalais d’être inscrit sur le palmarès continental du football, de vivre l’extase et l’euphorie collective desquelles la Nation était sevré depuis 2002. Cela ne relève aucunement du hasard, mais c’est amplement mérité !
« Petit à petit, l’oiseau fait son nid ». À n’en pas douter, ce Sacre d’un très beau Champion d’Afrique devrait, malgré l’euphorie des lendemains de gloire, nous inciter à nous incliner devant la mémoire d’illustres disparus, qui ont contribué à la bonne marche de notre football au fil des années, apportant leur pierre à l’édifice : Raoul DIAGNE, Karim Séga DIOUF, Bruno METSU, Jules–François Bertrand BOCANDÉ, Christophe SAGNA, Joseph KOTO, Mawade WADE, Pape Mababa DIOUF (ancien président de l’OM), Mansour WADE, Pape DIOP « Koya », Assane NDIAYE, Abdoulaye THIAM 12ème Gaïndé…

 

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