Edito- Audition d’Ousmane SONKO : Le « Pastéfien en chef » souhaite-t-il de la lumière dans la grisaille « Sweet Beauté » ?
Jeudi 3 novembre, le leader du Parti PASTEF/Les Patriotes, Ousmane SONKO a fait face au Doyen des juges, Oumar Maham DIALLO. Dans le cadre de l’instruction au sujet de l’affaire “Sweet Beauty Spa“. Le magistrat–instructeur avait convoqué l’édile de Ziguinchor pour l’entendre sur le fond du dossier. Désormais, c’est chose faite ! Au moment où les supputations sur la teneur de l’entrevue fatidique vont bon train, avocats d’Ousmane SONKO et une partie de la presse sénégalaise évoquent des hypothèses divergentes. Ainsi, entre menace, refus de répondre au parquet et de se soumettre au test d’ADN, Ousmane SONKO ne semble visiblement pas disposé à lever le voile sur cette sordide affaire qui a couté la vie à 14 de nos concitoyens…
14 vies humaines sacrifiées sur l’autel d’une affaire privée…
Suite à sa convocation par le Doyen des juges, Oumar Maham DIALLO, le leader de PASTEF/Les Patriotes, Ousmane SONKO, a fait montre, pour une fois, d’un sens de responsabilité, largement salué par des membres de la classe politique, y compris quelques-uns de Benno Bokk Yaakaar. Au cours d’un LIVE tenu la veille de son face–à–face fatidique avec le magistrat–instructeur, l’édile de la capitale du Sud n’a pas manqué d’enjoindre ses partisans et sympathisants de rester chez eux. Cette démarche aux antipodes des habitudes de l’Homme n’occulte en rien certains constats.
De prime abord, il ne souffre d’aucune contestation qu’on aurait pu faire l’économie de ces 14 vies humaines qui ont trépassé tragiquement dans des conditions malheureuses, à la suite d’un appel au « Mortal combat » du leader du Parti PASTEF. En clair, à l’époque, si Ousmane SONKO avait déféré à la convocation du juge sans tambours, ni trompette, ces jeunes seraient peut-être, aujourd’hui, aux côtés de leurs familles respectives, mais hélas !
Refus suspect de se soumettre à un test d’ADN : De quoi a peur Ousmane SONKO ?
Le leadeur de PASTEF/Les Patriotes avait crié à hue et à dia qu’il voulait être entendu dans le fond du dossier. C’est désormais chose faite. Seulement, d’après des indiscrétions relayées par une partie de la presse, Ousmane SONKO a opposé un niet catégorique à l’idée de recourir à un test d’ADN. L’homme lui-même l’a confirmé au cours d’un LIVE sur facebook. « Je ne vais pas donner mon sang à des gens en qui je n’ai aucune confiance » a lancé Ousmane SONKO au Doyen des juges. Assurément, ce refus jette encore davantage de flou dans une affaire qui l’est déjà suffisamment. Ainsi, se contentant de crier au complot en citant des noms d’éminentes personnalités du régime, l’homme semble hostile à toute démarche susceptible de faire éclater la vérité au grand jour. Sinon pourquoi refuser un test ADN qui pourrait le disculper automatiquement s’il n’a rien à se reprocher ?
Quid de la charge de la preuve ?
Toujours, au cours de sa conférence de presse, Ousmane SONKO affirme que si l’audition a duré plus de 15 minutes, c’est à cause de lui, dans la mesure où le Doyen des juges Oumar Maham DIALLO ne lui a posé que 3 questions. Ainsi, SONKO fait savoir qu’il leur a instamment demandé les preuves par–devers eux. « Quand on accuse quelqu’un, on doit être en mesure de lui servir toutes preuves par devers soi. En tout cas, moi Ousmane SONKO, quand j’accuse quelqu’un, j’en apporte toutes les preuves tangibles… ».
Il est vrai qu’une règle juridique basique voudrait que la charge de la preuve incombe au demandeur. Toutefois, dans cette affaire, l’accusatrice aurait versé dans la corbeille des preuves de son viol, du sperme qui appartiendrait au leader du Pastef. Dès lors, il appartient désormais à ce dernier de prouver que ce sperme n’est pas le sien. Il se produit ainsi un renversement de la charge de la preuve.
Là encore, la pertinence d’un test ADN ne souffre d’aucune contestation. Si la loi ne l’y oblige pas, le désir de laver son honneur devrait tout naturellement l’y obliger. Si sa bonne foi était établie, c’est lui-même qui devait exiger un test ADN. Quoi qu’il en soit, il reste clair que cette affaire est loin de connaitre son épilogue…