Edito- Alioune TINE ou l’autre nom du pompier pyromane…

Edito- Alioune TINE ou l’autre nom du pompier pyromane…

 Depuis l’éclatement de l’affaire Adji SARR/ Ousmane SONKO, la posture du « Droit de l’hommiste » Alioune TINE inquiète plus d’un. L’Homme s’est littéralement mué en défenseur attitré du leader du Pastef, Ousmane SONKO au mépris des principes fondamentaux de l’Etat de droit et de l’égalité de tous les citoyens devant la justice. Rangeant aux oubliettes l’essence de sa mission première, celle-là qu’il n’aurait jamais dû oublier, il ne se gêne plus de plaider, en filigrane, pour une conception d’une justice à géométrie variable, une justice qui courbe l’échine face à la pression d’une certaine catégorie de justiciable réputée forte.  

Alertant sur un risque de guerre civile avec le procès en vue dans l’affaire Adji SARR/Ousmane SONKO, Alioune TINE déplore « la transformation et la manipulation politique d’une affaire de mœurs en un enjeu de pouvoir sans précédent dans l’histoire du Sénégal ». Cette déclaration est non seulement symptomatique de son absence de neutralité dans une affaire pendante devant la justice, mais aussi et surtout une entorse grave aux droits de la victime présumée vouée aux gémonies de toute part. Au-delà, elle remet au goût du jour, la nécessité d’approfondir la réflexion sur les visées réelles d’une certaine société civile au Sénégal.

En jouant les cassandres par des prédictions apocalyptiques, le président de Afrika Jom center utilise les veilles méthodes des rentiers de la tension pour atteindre un objectif inavoué : extraire son ami Ousmane SONKO des griffes de dame justice par tous les moyens. Son modus operandi est de mettre en avant l’impératif de sauver la paix civile. Il faut alors sacrifier la justice sous l’autel de compromissions politiciennes puisqu’il s’agit, dans cette affaire, de « citoyen extraordinaire ».

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Pourtant, ce même Alioune TINE était si prompt à apporter son soutien à Fatou Jalloh, une jeune gambienne présumée violée par l’ogre de Kanilaï, Yayah Jammeh. Aujourd’hui, il propose une médiation dans l’affaire de la jeune fille sénégalaise Adji SARR. A l’époque, la petite Fatou n’avait présenté aucune pièce à conviction pour prouver son viol. L’incriminée n’avait même pas été entendue. Et malgré tout, Alioune Tine avait cru en elle.  Aujourd’hui, il parle de manipulation politique d’une affaire de mœurs dans l’affaire Adji SARR sans même attendre que la justice se prononce.    Finalement à quel Alioune TINE se fier ?

Logique pour logique, qu’il nous édifie sur le type de justice qu’il aspire pour le Sénégal ? Une justice forte et impartiale ou une justice faible aux décisions contingentes ? En clair, en s’abstenant de rendre la justice parce qu’un citoyen bénéficie d’une quelconque protection, le message envoyé à nos concitoyens est clairement dangereux :   L’éthique levain d’une justice honorable, truelle pour bâtir un Etat de droit, est éjectée du temple de Thémis. Notre justice a boudé le droit et sert désormais la politique.

La logique d’Alioune TINE suggère que l’égalité de tous devant de le prétoire n’est qu’un concept déclamatoire, un axiome relevant davantage du sophisme que de la raison. L’idéal d’aequitas, représenté par la balance de la justice, cette justice de l’autre versant, celle qui essuie les larmes des orphelins serait cantonné à une simple fiction juridique. Bref, la relation de confiance entre l’institution judiciaire et les justiciables n’en serait que davantage détériorée.

C’est dire tout simplement que vouloir bâtir la paix, sous le prisme d’une justice des plus forts est une option politiquement injuste et socialement dangereuse. Il faut s’y garder à tout prix. La dignité de l’institution judiciaire et la croyance par tous les citoyens en une justice impartiale est le meilleur rempart contre la guerre civile, contre l’instabilité tout court …

 

 

 

 

 

 

 

 

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