Du nouveau dans l’affaire Mohamed Diol, l’enfant de 2 ans enlevé : la détermination des gendarmes de Thiès a fini par payer

S. Ndiaye, dame au domicile de laquelle a été retrouvé le jeune Mohamed Diol, enlevé à Guinaw-rails, a finalement craqué pour reconnaître que le garçon n’est pas son enfant. Elle a été arrêtée et placée en garde à vue.

Recueilli et gardé par les gendarmes dans les locaux de la Brigade de Thiès, l’enfant attendait jusqu’ici le dénouement de l’enquête pour retrouver ses véritables parents. La dame S. Ndiaye continuait toujours de clamer haut et fort que Mohamed Diol qu’elle dit s’appeler en réalité Mohamed Sall, est son enfant.

Au même moment, Marane Diol, père de Mohamed, continuait de faire le pied de grue devant la brigade, soutenant que l’enfant est bien le sien. Une situation confuse au point qu’un test ADN a été ordonné pour départager les deux familles.

Le procureur de la République de Thiès qui avait fait confiance à la diligence avec laquelle les gendarmes de la Brigade de recherches allaient conduire l’enquête, avait finalement exclu un recours au test ADN, jugeant que les enquêteurs allaient obtenir autant d’indices pour confondre l’une des deux familles. Ce choix du Procureur a fort heureusement eu des résultats probants.

Comment des papiers d’Etat-civil ont été établis pour Mohamed Diol, devenu Mohamed Sall ?

Pour l’heure, difficile de répondre à cette question qui sera sans doute au centre de l’enquête, après les aveux de S. Ndiaye qui a reconnu que Mohamed Diol n’est pas son enfant. Selon des confidences faites des sources de L’Observateur, on soupçonne l’existence d’un réseau qui a enlevé Mohamed Diol à la porte de leur maison au surlendemain de la dernière Tabaski avant de le convoyer vers la ville de Thiès. Si cette hypothèse retenue dans le cadre de l’enquête se confirme, notamment après l’audition de S. Ndiaye, cela voudrait dire que Mohamed Diol ne serait alors pas le seul enfant kidnappé par les membres de ce réseau.

L’autre question sur laquelle les enquêteurs de la Brigade de recherches vont se pencher, concerne l’établissement d’un bulletin de naissance au nom de Mohamed Sall et qui a été brandi par la dame S. Ndiaye aux premières heures de la découverte du jeune Mohamed Diol à son domicile.

pub

Comment le bulletin de naissance a été établi pour changer le nom de famille de Mohamed ? Et par qui ? Autant de questions qui méritent d’amples investigations pour des réponses probantes. On s’achemine tout droit vers des révélations bouleversantes et cela, grâce à la perspicacité des éléments de la Brigade de recherches de la gendarmerie de Thiès.

Surlendemain de Tabaski à Guinaw-rails Nord

Le 23 juillet 2021. Deux jours après la Tabaski, Mohamed Diol, âgé de 2 ans, qui jouait tranquillement à la porte de leur maison familiale à Guinaw-rails à Pikine, disparaît subitement. Dans le quartier, l’émoi s’installe. Après de vaines recherches, la thèse de l’enlèvement finit par s’imposer à ses parents et aux populations de la commune de Guinaw-rails Nord.

Des avis de recherches sont lancés, les commissariats et la Division des investigations criminelles (Dic) alertés. Pendant sept mois, aucune trace de l’enfant, jusqu’au début de ce mois de février 2022, lorsque la présence de Mohamed Diol est signalée à Thiès.

Son père, Marane Diol, débarque au domicile où la présence de son enfant avait été signalée. Face au refus des occupants de la maison de lui montrer l’enfant, il est allé alerter le Commandant de la Brigade de recherches de la gendarmerie de Thiès. L’enfant lui a été présenté après son intervention. Ce fut alors une grosse surprise pour Marane qui, malgré la dépigmentation de l’enfant et sa chevelure fournie, reconnaît qu’il s’agit bien de Mohamed Diol.

Pendant que S. Ndiaye qui détenait l’enfant, présente à son tour des papiers d’Etat-civil où le nom de famille de l’enfant a été changé, passant de Mohamed Diol à Mohamed Sall, avec des dates de naissance différentes. S. Ndiaye est alors embarquée, en sus de l’enfant. Elle a finalement craqué pour reconnaître qu’il s’agissait juste d’un tissu de mensonges. Mohamed Diol va bientôt retrouver ses vrais parents à Guinaw-rails Nord.
NKN