Contribution-  Il est temps de siffler la fin de la recréation ! ( Par Pr. Patrice S.A BADJI)

Contribution-  Il est temps de siffler la fin de la recréation ! ( Par Pr. Patrice Samuel Aristide BADJI)

L’on se demande, lorsqu’on observe les événements qui secouent le Pays depuis deux ans, dans quel Sénégal sommes-nous ?

Ce pays mérite-t-il le traitement qui lui est réservé ?

On a l’impression qu’il n’appartient qu’aux hommes politiques et tout concourt à le laisser penser (il suffit de voir les sujets qui font les manchettes de la presse écrite ou en ligne !). Que fait-on alors de l’autre frange de la population et qui de surcroît est majoritaire (étudiants, opérateurs économiques, marchands ambulants etc…), bref du citoyen lambda ? La lutte pour la conquête ou la conservation du pouvoir vaut-elle la peine de sacrifier l’avenir de tant de jeunes, d’opérateurs économiques, de porteurs de projets qui ne demandent qu’à rêver et faire rêver lucidement ? Ce pays, le Sénégal, Notre Sénégal est une terre bénie, sacrée (N’en déplaise à ceux qui n’y croient pas !). Ce pays, le Sénégal, Notre Sénégal est beau, plein de ressources humaines de qualité (N’en déplaise à ceux qui veulent croire et faire croire le contraire !). Ce pays, le Sénégal, Notre Sénégal, est l’unique Pirogue dont nous disposons pour aller à la découverte de ses terroirs reculés ou proches, pour aller à la conquête du Monde car les enjeux et les défis à relever sont énormes. Transformons cette Pirogue en navire, Paquebot, aéronef, Train à Grande Vitesse (TGV) pour aller vite et non nous attarder sur des problématiques basiques. Un peu de hauteur Peuple Sénégalais, nous valons mieux que l’image que nous renvoyons au Monde !

Chacun, en fonction de son expérience de la vie, de ses aptitudes intellectuelles, est libre d’avoir une orientation idéologique, une conception du Droit, de la vie et la défendre bec et ongles certes, mais dans le strict respect de l’opinion de l’autre, car nul n’a le monopole de la Vérité. L’histoire des hommes de Babylone relatée dans toutes les religions du Livre, qui ont construit la « Tour de Babel » et qui ne parlaient qu’une seule langue et ne formaient qu’un seul peuple, est là pour nous rappeler que même Dieu, le Grand Architecte de l’Univers, n’est pas un adepte de la dictature de la pensée unique, a fortiori nous autres, simples mortels !!!

Il est temps que le Peuple Sénégalais, dans toute ses composantes, se ressaisisse et qu’il comprenne que rien ne vaut la Paix certes, mais dans la Vérité Vraie et non conventionnelle. Réduire son projet de vie à la conquête ou conservation du pouvoir, c’est manquer de vision et d’ambition car on peut être utile au Sénégal dans toutes les sphères où on officie. Il en est de même de la réduction de son existence à une guerre des tranchées idéologiques. Aurions-nous d’ailleurs oublié le questionnement sur l’utilité ou l’avenir des idéologies, quelle que soit leur nature, au XXIe siècle ? Les attentes sont tournées vers le pragmatisme, la tenue et le respect des promesses faites au Peuple, la transparence dans la gestion des derniers publics.

Aurions-nous oublié les défis majeurs du XXIe siècle que sont la démocratie (pas forcément à l’Occidentale !), le plein emploi, la lutte contre la corruption, l’immigration irrégulière et clandestine, la protection de l’environnement, la gestion vertueuse et transparente des ressources naturelles, la sécurité sociale, la lutte contre la pauvreté, le numérique, les droits de l’homme, la lutte contre la discrimination et les inégalités  dans tous leurs aspects et surtout l’ESPOIR.

Redonnons-nous le Sourire, le Respect, la Confiance mutuelle ! Travaillons main dans la main pour ce Sénégal. Redevenons ce Peuple travailleur, digne, envié par beaucoup ; ce Peuple, partout cité en exemple dans tous les domaines de la vie. Oui, nous le pouvons certes, mais dans la Vérité Vraie et non apparente voire politiquement correcte ! Donnons à chacun, à chaque Institution, la place et le respect qu’ils méritent dans ce Sénégal ! Vive la République, Vive le Sénégal !

 

Patrice Samuel Aristide BADJI, Maître de conférences Agrégé des Facultés de Droit, UCAD