Contrainte politique ou ordre de l’Exécutif ? Un renvoi inattendu par les protagonistes

Pendant que la famille de Ndiaga Diouf tout comme l’opinion ont l’air déçus que le verdict du dossier ne soit pas dévoilé hier, en dépit des longues années de va-et-vient et d’instruction, les avocats du bouillant maire de la capitale acquiescent et prennent acte de la posture du tribunal. Par conséquent, même s’ils confirment ignorer les motivations du juge pour ainsi prendre sur lui la décision de donner un délai supplémentaire au prononcé du verdict, soit le 21 septembre prochain.  

Injonction de l’Etat central, sage décision de la Cour d’Appel ou pression politique ? En tout état de cause, des commentaires, y en avait à boire et à manger au Palais de justice hier, où de nombreuses sources ont convergé vers une forte pression sur ce dossier. Des juristes soutiennent que la justice détient des mécanismes permettant au juge de recourir à son intime conviction dans le dénouement à réserver aux dossiers soumis à son cabinet.

De l’avis de Me Ousseynou Fall, conseil de Barthélémy Toye Dias, cette posture juridique contribue à l’apaisement de la situation, encore que nous sommes dans un contexte électoral très mouvementé avec les Législatives qui se profilent à l’horizon et le débat tendu instauré du fait du parrainage et des investitures.

Toutefois, la robe noire ne s’est pas trop penché, dans le fond, sur les motifs qui ont conduit à cette décision de prorogation. « Le juge seul apprécie. C’est la Cour qui apprécie les motifs de son renvoi, nous autres avocats, nous ne pouvons pas être dans le secret du juge », a enchaîné l’avocat, qui d’ailleurs s’est montré optimiste pour une issue heureuse en faveur de son client, Barthélémy Toye Dias.

Souvent vue comme un bras armé de l’Exécutif, au sein d’une République où la séparation des pouvoirs n’existerait qu’en théorie, la justice semble ainsi démontrer, de par cette décision quasiment inattendue, qu’elle sait prendre ses responsabilités malgré les suspicions qui subsistent ça et là. Pour les conseils du maire de la capitale, Barthélémy Toye Dias, la seule issue possible avec cette décision qui honore la justice sénégalaise est que leur client soit blanchi. Rendez-vous est pris pour le 21 septembre !

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