Appel à l’insurrection : Ce que Djamil Sané a dit aux enquêteurs
Arrêté et placé en garde à vue par la DIC, ce mardi, le maire des Parcelles Assainies, Djamil Sané, a été déféré au parquet ce mercredi, d’après des informations de Seneweb. Il est poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel et acte et manœuvre de nature à compromettre la sécurité publique.
Les enquêteurs l’accusent d’avoir pris part aux manifestations enregistrées dans sa commune, vendredi dernier, à la suite de l’arrestation de Ousmane Sonko. Les policiers croient savoir qu’il a financé les manifestants et les a incités à semer le désordre en brûlant des pneus, en érigeant des barricades et en s’attaquant aux symboles de l’État.
Lors de son interrogatoire, Djamil Sané a nié les faits qui lui sont reprochés. Nos sources rapportent qu’il a déclaré n’avoir rien à voir avec les émeutiers qui seraient, à son avis, «des jeunes qui se sont levés de façon spontanée». C’est ainsi que, apprend-t-on, il a déclaré n’avoir financé aucune manifestation ni demandé à un jeune de descendre dans la rue. Et que personne ne pourra déclarer l’avoir vu prendre part à une manifestation.
Interpellé sur ses dernières opérations de transfert d’argent, l’édile des Parcelles Assainies a fait savoir aux enquêteurs que la seule qu’il a effectuée, le jour de l’arrestation de Sonko, point de départ des manifestations, était de 34 340 francs CFA et destinée à un imam qui l’avait sollicité pour acheter du carburant pour un voyage à Touba.
Les autres, a-t-il juré, ont été effectuées bien avant la période des heurts et c’était au bénéfice d’amis, de proches et surtout de nécessiteux. Le mis en cause a tenu à souligner que «les fonctions d’un maire, c’est d’abord le social».
Djamil Sané a été également invité à décrire ses relations avec Noha Sambou et Modou Sané. Le premier serait le chef de file des manifestations enregistrées aux Parcelles Assainies tandis que le second a été arrêté dans le cadre de l’affaire «les commandos de Pastef».
S’il a admis que Noha Sambou est un agent de la mairie des Parcelles Assainies qu’il a lui-même recruté et qu’il a échangé avec lui au téléphone vendredi dernier vers 11 heures, il s’est empressé d’ajouter qu’il ignore sa position actuelle et ne savait pas s’il devait prendre part aux manifestations.
Il a pris ses distances de la même manière avec Modou Sané. Ajoutant que contrairement à ce que beaucoup pensent, qu’il n’est pas apparenté à ce dernier.
Djamil Sané devra se montrer convaincant face au procureur de la République.