Affaire Boffa Bayotte : le verdict attendu ce lundi

Le verdict du procès des auteurs présumés du massacre de Boffa Bayotte est attendu aujourd’hui. Le tribunal de Grande instance de Ziguinchor avait retenu 14 chefs d’inculpation. Et César Atoute Badiate a été jugé par contumace. Bès Bi revient sur cette douloureuse affaire qui avait secoué l’espace public sénégalais.

Les présumés auteurs du massacre de Boffa Bayotte seront fixés sur leurs sorts, ce lundi. En effet, après le procès qui s’est tenu sur plusieurs jours, le tribunal avait fixé son délibéré au 13 juin. Les accusés comparaissaient, pour 14 chefs d’inculpation dont association de malfaiteurs, participation à un événement insurrectionnel, assassinat, tentative d’assassinat et séquestration, vols en réunion avec usage d’armes et de violence, la détention illégale d’armes de la première catégorie et la complicité d’assassinat, seront donc fixés sur leurs sorts ce lundi.

Pour rappel, le ministère public avait requis la réclusion criminelle à perpétuité, c’est-à-dire la prison à vie, à l’encontre de 11 des 13 personnes accusées du meurtre de 14 bûcherons en 2018, dans la forêt de Boffa Bayotte, dans la région de Ziguinchor. «La peine capitale est abolie au Sénégal. C’est pourquoi je demande la réclusion criminelle à perpétuité», avait déclaré le procureur près la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance. Il avait aussi requis une peine d’emprisonnement ferme de deux ans pour deux d’entre eux, pour détention illégale d’armes à feu.

pub

Deux personnes avaient été mises en liberté provisoire depuis le 28 janvier et 10 autres prévenus avaient obtenu un non-lieu et étaient remis provisoirement en liberté après quatre années passées en détention préventive.

Mandat d’arrêt contre César Atoute Badiate

On se rappelle également que le Parquet avait réclamé le maintien du mandat d’arrêt décerné au chef–rebelle, César Atoute Badiate, l’un des leaders du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (rébellion), jugé par contumace dans cette affaire. Concernant les avocats de la partie civile, ils avaient réclamé 20 millions de francs CFA en guise de dommages et intérêts pour chacune des familles des 14 bûcherons tués le 6 janvier 2018.

Les familles des détenus exigent la libération de leurs proches

Il faut, à ce propos, signaler que 72 heures avant la date du délibéré, les familles des accusés avaient fait une sortie pour exiger la libération de leurs proches. Selon eux, «toutes ces personnes arrêtées et emprisonnées dans le cadre de la tuerie de Boffa Bayotte sont innocentes et ne sont que des victimes d’une injustice», avait déclaré Ousmane Sané, porte–parole des familles des détenus dans l’affaire Boffa Bayotte. «Ils ont arrêté des innocents et nous l’avons toujours dit et affirmé depuis le départ. Nous demandons tout simplement que ces derniers soient libérés pour qu’ils puissent nous revenir tranquillement», avait–il ajouté. M. Sané avait, en outre, accusé le procureur d’avoir refusé de livrer des permis de visite aux proches des détenus.