Affaire Boffa Bayotte : 14 personnes mises en cause, dont une en fuite, renvoyées devant la Chambre Criminelle.

Près de 4 ans après avoir plongé les Sénégalais dans la tristesse, l’Affaire dite ‘’Boffa Bayote’’ est en voie de connaître son épilogue. Une chose qui pourra libérer les familles des 14 victimes tuées alors qu’elles étaient parties chercher du bois. Lesquelles attendent que justice soit faite.

Après une longue attente, le Procureur de la République vient de renvoyer 14 personnes parmi celles qui avaient été inculpées devant la chambre criminelle de Ziguinchor. En outre, 10 inculpés dans ce dossier, ont bénéficié d’un non-lieu et attendent d’être libérés incessamment.

Cela est apparu dans l’ordonnance de non-lieu partiel, de disqualification, de mise en accusation et de renvoi devant la chambre criminelle dans l’Affaire Boffa Bayotte du juge d’instruction, informe le Parquet du Procureur de la République. ‘’Dans son ordonnance de ce jour, le juge d’instruction a fait droit à nos réquisitions sur les points suivants : La mise en accusation et le renvoi de René Bassène, Oumar Ampoï Bodian, César Atoute Badiate, Abdou Karim Sagna, Adama Diémé, Tombon Arona Badji, Cheikh Omar Diédhiou, Nfally Diémé, Lansana Badji Dit Assane, Alphousseyni Badji, Papya Sané Dit Daguen, Jean Christophe Diatta, Ibou Sane et Abdou Sané, devant la Chambre Criminelle.

Non-lieu accordé à 11 d’entre eux ; l’un d’eux étant décédé (Seyni Sané)

Les crimes visés portent sur ‘’des chefs d’association de malfaiteurs et de participation à un mouvement insurrectionnel, d’assassinat, de tentative d’assassinat, de séquestration ayant entrainé la mort, de vol en réunion avec usage d’armes et de violences et de détention illégale d’armes de la de complicité d’assassinat, de complicité de tentative d’assassinat et de complicité de séquestration ayant entrainé la mort, de complicité de vol en réunion avec usage d’armes et de violences et de détention illégale et de tentative de sortie irrégulière de correspondance’’.

Cette ordonnance conforte le réquisitoire du parquet qui avait demandé que le non-lieu soit accordé ‘’à René Bassène et Oumar Ampoï Bodian pour le chef de détention illégale d’armes ; à Seyni Sané, décédé, Mamadou Lamine Diémé, El Hadji Samba Sagna, Landing Sané dit Téréma et Moussa Diémé.

Le parquet renseigne que le magistrat instructeur ne l’a pas suivi dans son ordonnance à ses réquisitions. Pour cause, il a accordé un non lieu total à Jean Baptiste Badji, Mamadou Lamine Sagna dit Dou, Moussa Diédhiou, Fodé Mady Tall, Mamadou Lamine Fakéba Diémé et Maurice Badji. Et il a aussi disqualifié les faits reprochés à Abdoulaye Diédhiou et Alioune Badara Sané en détention illégale d’armes en leur accordant d’ailleurs une liberté provisoire d’office.

Toutes choses qui font qu’au total, sur 27 inculpés dans ce carnage de Boffa Bayotte, le Juge d’Instruction a accordé le non lieu à 11 d’entre eux ; l’un d’eux étant décédé (Seyni Sané). Sur les 16 inculpés restants, 02 d’entre eux ont bénéficié d’une disqualification en faits correctionnels (détention illégale d’armes) et ont été mis en liberté provisoire d’office. Ce qui au finish porte à 14 inculpés dont 13 détenus et 01 en fuite mis en accusation et renvoyés devant la Chambre Criminelle.

Deux inculpés, en liberté provisoire, en attente de leur procès pour recouvrer la liberté

Dans ce document, dont Dakaractu a eu copie, le Procureur de la République, Papa Ismaël Diallo, a signalé que le Juge d’Instruction a fini par transmettre ‘’un ordre de mise en liberté au Directeur de la Maison et de Correction de Ziguinchor au profit des dix (10) inculpés ayant bénéficié d’un non – lieu.

S’expliquant sur cette décision du juge d’instruction, le procureur de la République a indiqué, concernant le non-lieu accordé à Jean Baptiste Badji, Mamadou Lamine Sagna dit Dou, Moussa Diédhiou, Fodé Mady Tall, Mamadou Lamine Fakéba Diémé et Maurice Badji, avaient été considérés comme étant complices par « assistance morale positive’’ (…) pour avoir pris part à, au moins, une des réunions ayant précédé l’attaque, en particulier, celle du 03 janvier 2018. La conviction du parquet, aujourd’hui, est que ces individus ‘’n’ont en réalité pas véritablement joué un rôle actif dans la tuerie.

Ils seront, en tout état de cause, remis en liberté’’.

Quant à Abdoulaye Diédhiou et Alioune Barara Sané, le parquet estime qu’ils doivent avoir le même sort que Jean Baptiste Badji et Cie. Car, le premier nommé n’avait été considéré comme complice que pour avoir été présent à une des réunions et pour le second nommé, nous avions requis le non-lieu. Un avis que n’a pas partagé le Juge d’Instruction. Celui-ci a préféré disqualifier les faits en détention illégale d’armes à leur égard et les a mis en liberté provisoire d’office par ordonnance du 27 janvier 2022, en attendant leur procès.

Une liberté provisoire justifiée, selon le procureur de la République, par le fait qu’ils comparaîtront tous les 02 devant la Chambre Criminelle, mais, pour des faits délictuels connexes de détention illégale d’armes et pour lesquels, la loi a prévu un maximum de 02 ans d’emprisonnement alors qu’ils sont en détention provisoire depuis 04 ans.
NKN