Sangalkam : les conseillers de Bby boudent l’installation du Bureau municipal

pape sow

A Sangalkam, les conseillers de la coalition Benno Bokk Yaakaar boudent l’installation du nouveau bureau municipal.

La défaite de la coalition de Benno Bokk Yaakaar demeure une pilule amère pour les partisans du ministre Oumar Guèye. Déclarée vainqueur par les résultats provisoires publiés par la commission électorale départementale autonome, l’équipe dirigée par le candidat de Yewwi Askan Wi, Alpha Bocar Khouma a été installée, hier, par le sous-préfet de Sangalkam. Cette installation du bureau municipal s’est déroulée sans les quinze  conseillers municipaux de la coalition Bby qui ont préféré bouder cette rencontre. Ousseynou Diallo, leur porte-parole du jour a apporté des éclaircissements sur cette situation.  « Notre absence à cette cérémonie n’est ni un boycott, encore moins un acte de défiance envers l’autorité administrative, mais tout simplement un acte politique légitime. En bons démocrates et républicains, ayant foi en notre justice, nous nous conformerons à la décision définitive qui sera rendue par les juridictions compétentes de notre pays.

Cette décision des 15 conseillers élus sur la liste proportionnelle de Benno Bokk Yaakaar est la suite du recours en annulation introduit par leur plénipotentiaire auprès de la cour d’appel de Dakar. Pour la première fois de l’histoire politique et démocratique du Sénégal, les populations ont élu les maires et les présidents de département au suffrage universel direct. Dans la commune de Sangalkam, beaucoup d’irrégularités et de fraudes ont entaché ce scrutin du 23 janvier 2022, selon toujours O. Diallo qui tente vaille que vaille de défendre le bien-fondé  de leur revendication. Il faut rappeler que six villages (Keur Ndiaye Lo, Keur Daouda Sarr, Kounoune, Kounoune Ngalap, MBaba Guissé et Médina Thioub) et une trentaine de cités qui faisaient partie de la commune de Bambilor, suite au découpage de 2011,  ont été rattachés à la commune de Sangalkam. Cette nouvelle configuration fait passer la population de Sangalkam de 15000 habitants à plus de 800000 habitants. Ces zones rattachées ont considérablement modifié la carte électorale des communes de Bambilor et Sangalkam pour ne citer que celles-ci. Cette situation combinée à la suppression de l’arrondissement de Bambilor devenant arrondissement de Sangalkam, a rendu caduques les anciennes cartes d’électeur des zones rattachées.

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De nouvelles cartes ont été rééditées pour tous électeurs des zones rattachées. Les commissions de distribution des nouvelles cartes ont fonctionné jusqu’à minuit la veille du scrutin.  Les populations étaient invitées à s’y rendre pour retirer leurs nouvelles cartes sur la présentation de l’ancienne carte ou d’un certificat de perte de celle-ci. Le jour du scrutin, seuls les détenteurs des nouvelles cartes d’électeurs portant les mentions « commune de Sangalkam » et « arrondissement de Sangalkam »sont autorisés à voter, les anciennes cartes étant caduques. Cependant, « le23 janvier 2022, le scrutin s’est bien déroulé jusqu’à ce que des électeurs se soient présentés avec les anciennes cartes non valables pour voter. Naturellement nos mandataires s’y sont opposés et le sous-préfet saisi de la question a indiqué clairement que seules les nouvelles cartes étaient valables pour ce scrutin », ajoute-t-il avant de déplorer la conduite cavalière des membres de la coalition YAW à Sangalkam. « Le vote s’est poursuivi malgré quelques velléités de perturbation par des militants de la coalition YAW qui tenaient à voter avec les anciennes cartes avec la complicité manifeste de certains présidents de bureaux de vote acquis à la cause de la coalition YAW dont ils sont membres actifs », peste le responsable de Bby à Kounoune. « Jusqu’à 17 heures, la régularité du vote n’était pas entachée et le taux de participation tournait autour de 37% (bureaux témoins de Kounoune). Ce n’est qu’à partir de ce moment qu’on a constaté un rush jusqu’à la fermeture des bureaux. Le contrôle et la vigilance ayant baissé, la fraude massive s’est mise en branle. Les présidents de bureau, pour la plupart membres de Pastef,  ont voté massivement avec les anciennes cartes. Avec la complicité de certains présidents de commissions de distribution, des cartes d’électeurs non distribuées ont pu être subtilisées par de tierces personnes pour voter frauduleusement. Le crépuscule et le masque bien visé aidant, ils ont pu voter sans se faire remarquer », fait remarquer Ousseynou Diallo qui essaie d’étayer ses dires. «  Cette fraude massive à la fin du scrutin qui a fait passer le taux de participation  de Kounoune de 37% à 18 heures à plus de 64%. Après avoir constaté ces cas de fraudes, avec des preuves à l’appui, notre plénipotentiaire a introduit un recours bien fondé avec les éléments factuels auprès de la cour d’appel de Dakar », souligne ce dernier.

Ils ont tenu à rappeler qu’ils sont démocrates et des républicains : « Nous n’avons aucun problème à reconnaitre publiquement une défaite dès lors que les élections  se déroulent régulièrement. Mais,  ce n’est malheureusement pas le cas. Cette élection n’a pas été transparente,  car entachée de fraude ». Le recours n’étant pas suspensif, l’autorité administrative conformément à la loi poursuit le processus d’installation des exécutifs locaux. C’est ainsi que le sous-préfet a décidé de procéder à l’installation du dit bureau  à la salle de délibération. Une rencontre qui a vu l’élection de Bineta Ndoye comme première adjointe au maire, respectant ainsi la loi sur la parité.

Ramatoulaye

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