Déliquescence de l’État de droit au Sénégal : Ismaïla M. Fall et Antoine Diome au banc des accusés
Incarcération d’Ousmane Sonko, dissolution du Pastef, vague d’arrestations, Juan Branco inculpé puis expulsé… La machine judiciaire s’est emballée, ces derniers jours. Mais dans sa folle frénésie, elle s’est embourbée en violant «allégrement» ses propres règles, en cherchant à donner une base juridique à des manœuvres purement politiques, estime Ibrahima Kane.
Invité de l’émission «Objection» de ce dimanche sur Sud FM, ce membre fondateur de la Rencontre africaine pour la défense des Droits de l’homme (RADDHO) s’émeut de la déliquescence de l’État de droit et de la démocratie au Sénégal. Selon lui, à force de creuser le fond, on a fini par toucher l’abysse.
Ces derniers évènements qui se sont déroulés avec la justice comme maître d’œuvre ont donné, d’après Kane, «une très mauvaise image du Sénégal en tant que pays qui était cité comme étant l’un des grands guides en matière de liberté et de démocratie en Afrique et dans le monde».
«Quand l’État, qui doit être le métronome des affaires de la cité, en se fondant sur le droit qu’il a lui-même produit, cet État met ce droit en marge de la société et se conduit comme dans un système où il n’y a aucune règle, ça, c’est terrible pour un pays comme le nôtre», constate-t-il pour le dénoncer.