Circonstances imprévisibles du Bus Rapid Transit : les éclaircissements de Meissa Babou
Dans la définition de la politique de la Nation, accordant une importance capitale à la réalisation d’infrastructures, la construction du Brt ne pourrait qu’augurer des satisfactions. Seulement, des dégâts collatéraux n’ont pas tardé à plomber le secteur. Ainsi, l’économiste Meissa Babou fait une analyse de la situation. « Les travaux du Bus Rapid Transit (Brt) ont un impact sur les entreprises et globalement sur la rentabilité. Parce que les travailleurs, très souvent, perdent beaucoup de temps dans les embouteillages ».
A vrai dire, le spécialiste semble évoquer un point important du quotidien de beaucoup de ses concitoyens qui pour se rendre au travail ou à d’autres occupations, sont, le plus clair du temps, confrontés à des embouteillages monstres.
Considérant le blocage de certaines pistes de la voirie qui devraient servir de trajets pour les transports, Meissa Babou évoque les risques qu’encourt le Sénégal avec le temps qui se perd. « Ils deviennent moins performants du fait qu’ils accusent des retards de 30 minutes voire plus. Ils sont secoués par les difficultés liées aux transports ».
Lost time is never found again, a-ton habitude de dire!
L’économiste fait savoir que les performances du travailleur nécessitent un climat parsemé de quiétude et concentration. En d’autres termes, en situation professionnelle, si l’employé n’est en pas en forme, le service s’en ressent inévitablement.
Or, à l’en croire, les travaux entamés pour la réalisation du Brt, empiètent gravement sur la rentabilité des travailleurs, et par ricochet sur l’économie du pays. « Certains même ont réaménagé leurs horaires de sorties qui étaient de 7 heures du matin. Maintenant, ils sortent à 5 heures du matin pour gagner du temps. Ce phénomène est très stressant et très épuisant pour un travailleur. Quand un travailleur arrive fatigué, cela va impacter son rendement. Et l’entreprise perd en performance. Tous ces facteurs risquent d’impacter fortement notre croissance. Parce que la croissance n’est rien d’autre que la performance de ces entreprises. La mobilité est un facteur déterminant pour toute économie. A l’heure actuelle, il est difficile de chiffrer les pertes. Car il faut faire des enquêtes de performance de ces entreprises. Les pertes en chiffres d’affaires dans le secteur du transport sont conséquentes. Car plus on perd de carburant, plus on perd en chiffre d’affaires. Plus grave, il y a des gens qui préfèrent changer de mode de fonctionnement ».
En tout état de cause, Meissa Babou croit fortement que les chantiers du Brt ont un impact négatif sur la libre circulation des personnes et qu’ainsi les occupations respectives des uns et des autres ne pourraient qu’en prendre un sacré coup ! Dès lors, il conclut en affirmant qu’à moins que l’on y trouve un palliatif, « le Sénégal risque de perdre des points ou des pourcentages en termes de croissance ».