ENTRETIEN avec Aminata Angélique Manga : « La Casamance n’est pas un bureau de stage pour populiste amateur, il faut aller plus vers des programmes qui renforcent l’intégration au Sénégal »

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous alliez avec Baldé ?

 

D’abord, il faut comprendre que l’élection est locale et c’est à la population de choisir de façon souveraine la meilleure équipe possible pour conduire sa destinée.

Pour revenir à votre question, je me suis alliée à Baldé pour un agenda concerté et inclusif, susceptible de continuer à porter le développement et le rayonnement de Ziguinchor.

En plus, par rapport à tous les prétendants à la Mairie, il a le meilleur profil donc il est le candidat idéal.

Cautionnez-vous les propos de Baldé qui sous-tendent que Benoît bloque les cadres de la Casamance au sein de BBY ?

 

Pour les propos tenus par Baldé à l’égard de Benoît, je n’ai pas d’appréciation particulière à faire. Il doit sans doute parler en connaissance de cause.

Mais ce dont je peux vous assurer ici et maintenant, en ce qui concerne le Président, je dis bien personne ne peut me bloquer en Casamance. Je n’ai pas d’intermédiaire avec le Président.

Qu’attendez-vous de Baldé une fois élu ?

Je n’attends pas quelque chose de Baldé en tant que tel, car nous sommes une équipe pluridisciplinaire, compétente, complémentaire, et expérimentée qui va continuer à travailler à transformer le visage de Ziguinchor. Nous avons toutes les ressources humaines de qualité qu’il faut pour relever ce défi.

Pour ce faire, nous allons maintenir la dynamique de la gouvernance locale inclusive et la participation citoyenne qui visent à renforcer les capacités de la collectivité à planifier, à concevoir et à gérer de manière concertée et responsable le processus de développement local.

Quelle est votre avenir politique Angélique, au sein de l’APR ?

 

Mon avenir, il dépend de Dieu, mais quant à mon rôle et ma place dans l’APR, rassurez-vous, je serais toujours là pour fédérer et faire de la mouvance présidentielle la première force politique en Casamance. Ma conviction et mon engagement envers le Président n’ont pas changé. Je reste chevillée à ses idéaux.

Vous dites être chevillée aux idéaux du PR, l’on peut croire que le programme du candidat de BBY n’est pas en phase avec la continuité du PSE ?

 

C’est encore une fois une question d’élection locale. Le PSE définit le grand cadrage de notre économie dans lequel cadrage se retrouvent toutes les communes et tous les départements du Sénégal qui constituent des entités qui assurent la continuité de l’État, puisqu’ils en sont ses démembrements. Il n’y a aucune antinomie. C’est pourquoi il faut choisir un maire qui travaille en parfaite intelligence avec le pouvoir central. Et non un maire qui compte faire de l’institution une arme de bataille contre le pouvoir et quel qu’il soit.

Quelles analyses faites-vous des propositions d’économie sociale et solidaire d’un candidat ?

Pour ce qui est de l’économie solidaire, je suis très à l’aise pour en parler, car c’était un segment de mon département ministériel. Et bien avant d’ailleurs, vous devez savoir que j’ai toujours prôné l’économie sociale et solidaire. D’ailleurs c’est ce que nous faisons depuis 2013 avec le réseau des femmes KOUSSEK à travers la Casamance. Un réseau qui fédère aujourd’hui 327 GIE de femmes avec avec un peu plus de 5.703 membres. Car le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale. Nous avons par exemple la calebasse de la solidarité et avec cet outil développé avec des partenaires suisses, nous faisons un travail avec un impact considérable pour les ménages en difficulté.

Si le chronogramme de la campagne le permet, je ferais un exposé dans ce domaine avec toutes les sommités en la matière. Pour éviter de tomber dans le piège et les travers de candidats populistes.

Entre la monnaie locale proposée par le candidat de YAW et le troc, lequel des deux monnaie d’échange est le plus approprié pour développer l’économie sociale et solidaire en Casamance ?

Cette histoire de monnaie locale est une bêtise populiste et impopulaire ! Après une monnaie locale, il demandera peut être une armée locale… ! La Casamance n’est pas un bureau de stage pour populiste amateur. Il faut aller plus vers des programmes qui renforcent l’intégration au Sénégal plutôt que de demander une décentralisation poussée qui a coûté cher à bien des peuples.

Il est répandu dans la conscience collective que monnaie locale équivaut à « l’indépendance ». On ne peut pas ne pas être inquiet face à une telle proposition, dans un contexte de sortie de crise, avec une paix encore fragile. Manque de sagesse et inexpérience constituent un danger pour la République.

Quant au troc, rien de nouveau sous le soleil. Ça se fait depuis la nuit des temps et continue à se faire…

NKN