Ziguinchor a abrité hier un atelier de partage sur le dialogue communautaire et la prévention des conflits liés au foncier et aux ressources naturelles.
Un atelier présidé par le directeur général de l’ANRAC (Agence Nationale pour la Relance des Activités Économique en Casamance), une rencontre qui a enregistré la participation du maire de la commune de Adéane, des sous-préfets de Nyassia et de Cabrousse et les organisations de la société civile.
L’objectif de cet atelier est de développer des stratégies pour la prise en charge en amont de potentielles sources de conflit dans les zones objets de retour. Des centaines de familles sont de retour dans les départements de Ziguinchor, Bignona, Oussouye et Goudomp grâce aux opérations de sécurisation de l’armée.
Un dispositif de coordination et de suivi en rapport avec tous les acteurs impliqués dans cette chaîne notamment les autorités administratives, territoriales, les ONG et les programmes de l’Etat qui interviennent en Casamance a été mis en place.
L’ANRAC constate depuis quelques temps “dans beaucoup de zones où on a noté le retour des populations, il existe des conflits, qui si on y prend pas garde, peuvent être de nature à saper la paix ainsi que le climat social qui règne au sein de ces communautés”. “Ces conflits sont engendrés par des problèmes de gestion ou d’exploitation des ressources naturelles, des problèmes de délimitation géographique, des problèmes d’ordre foncier ” a indiqué Ansou Sané directeur général de l’ANRAC.
Avec le retour des populations notamment dans l’arrondissement de Niaguiss et Bissine, qui constitue un village symbole dans le mouvement retour des populations déplacées, les conflits commencent déjà à naître entre les communautés. “Au moment où je vous parle, les conflits entre les communautés ont déjà démarré alors que les populations ne sont pas définitivement installées, a alerté Ibrahima Diedhiou, le maire de la commune de Adéane. Je pense que cet atelier est venu à son heure car nous commençons déjà à voir les prémices de conflits germer dans cette zone”.
Ibrahima Diedhiou relève, également, que la question du foncier reste la cause majeure de conflit : “Le foncier est un élément fondamental en ce qui concerne la commune de Bissine. On parle, déjà, de limite entre quartier alors qu’à Ziguinchor on n’a pas cette difficulté là. Même nous, collectivités locales, ne connaissons pas les limites qui existent entre différentes communes”. Autre cause de conflit, l’exploitation des ressources naturelles : “On sait que dans la zone, il y a beaucoup de fruits sauvages et à proximité aussi il y a l’enjeu du bois. Si on anticipe pas sur ces questions, on risque de vivre d’autres conflits encore”.
La Casamance est, actuellement, minée par plusieurs conflits fonciers notamment à Kantenne dans le département de Ziguinchor, à Oussouye Mlomp et Médina Wandifa dans la région de Sédhiou mais aussi l’exploitation des ressources naturelles avec le zircon de Niafran sans oublier la lancinante question de l’exploitation du bois.
Ramatoulaye