Vote sans couac majeur

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Après beaucoup de craintes liées notamment aux débordements de violence des derniers jours de la campagne, les élections locales se sont globalement bien déroulées sur l’ensemble du territoire national, ce dimanche 23 janvier. Chargée de l’Organisation du scrutin, la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) a dressé un bilan satisfaisant à mi-parcours. La plateforme de supervision du scrutin, qu’elle a mise en place, a permis de recueillir des informations sur le démarrage du scrutin. Ces données portent sur 3 075 bureaux de vote. Elles ont permis de donner l’état qualitatif du démarrage du scrutin : bureaux ouverts à l’heure : 91,4 % ; matériel électoral complet : 98,3 % ; déroulement normal du vote : 99,61 % ; présence de la sécurité : 80,65 %.

Les observateurs indépendants ont, également, apprécié positivement le déroulement du scrutin. A la tête d’une mission d’observation de la Banque mondiale, Cyril Gigan Sassep s’est réjoui de la maturité du peuple sénégalais et retient une leçon de démocratie pour l’Afrique : “La démocratie a son essence au Sénégal.Nos impressions sont bonnes. Nous qui venons de l’Afrique centrale et avons encore certaines lacunes pour l’organisation de nos élections, nous avons toujours des leçons à apprendre au Sénégal parce que le peuple est mature. Les techniques d’organisation sont à la pointe. Parce que quand des bureaux de vote ouvrent à l’heure, quand le matériel électoral est à l’heure, la population respecte l’alignement de vote et que les gens ne se perturbent pas pour les recherches de noms et autres, cela veut dire techniquement que c’est une réussite. Après cela, tout ce que nous sommes en train de louer au peuple, c’est que ça continue dans cette même lancée jusqu’à la fermeture et jusqu’à l’acceptation des résultats qui sortiront des urnes comme d’habitude »

Quelques couacs

Toutefois, si la tenue générale des élections a été la plupart du temps correcte, de l’avis des experts, des manquements ont été notés dans certaines localités. Ainsi à Mbour, le Préfet a dû suspendre le vote durant l’après-midi. La création de deux nouveaux lieux de vote à savoir Gouye Mouride et Zone Sonatel a entraîné un désordre dans l’identification des citoyens qui doivent voter. Il s’en est suivi une polémique entre les membres de la CENA et les présidents des bureaux de vote.

De nombreux électeurs se sont, par ailleurs, plaints de n’avoir pu voter, quelques retards ont été constatés dans certains centres, et des incidents ont éclaté dans certains lieux de vote notamment à Mbao, où le maire sortant, Abdoulaye Pouye, a relevé des cas de transferts d’électeurs.

Des couacs dénoncés par le Dr Abdourahman Diouf, dont le parti est absent des joutes, mais qui a livré un jugement sombre du déroulement du vote : “Nous constatons avec amertume le déroulement scandaleux des élections territoriales dans plusieurs localités du pays. Au rang des problèmes qui s’égrènent, nous notons : manque de matériels de vote, absence ou inexistence de présidents de bureaux de vote, retard de l’ouverture de bureaux de vote, transferts d’électeurs, confiscation de cartes d’électeurs, doublons de cartes d’électeurs, absences de noms sur les listes, intimidation et achat de consciences, utilisation illicite de données personnelles”.

La classe politique joue l’apaisement

Après avoir sacrifié à leur devoir citoyen, la plupart des acteurs politiques de premier plan ont lancé des messages de calme. Au premier chef, le président de la République, Macky Sall, qui a voté à Fatick : “Je souhaite que le vote se passe dans le calme et la sérénité, étant entendu que notre pays a [toujours] organisé des élections justes, libres, transparentes et démocratiques”.

Même tonalité chez les candidats de la ville de Dakar, ville à fort enjeu. “Nous appelons les Sénégalais et particulièrement les Dakarois à la sérénité et à la paix. Nous avons le devoir de perpétuer la longue tradition démocratique du pays”, a déclaré Abdoulaye Diouf Sarr, candidat de la coalition Benno Bok Yakaar.

“J’appelle tous mes compatriotes particulièrement les Dakarois à la sérénité et au respect des règles de la démocratie », a rétorqué, l’un de ses challengers, Barthélémy Dias.

Quant à Soham Wardini, maire sortant de Dakar, elle a invité les Dakarois, notamment les jeunes “à ne pas s’assembler autour des bureaux après leur vote, afin d’éviter les incidents”.

Ziguinchor, tonalité moins pacifique

À Ziguinchor, toutefois, où les enjeux sont également très stratégiques, les acteurs n’ont pas été aussi modérés. La tête de liste de la coalition Yewwi Askan Wi, Ousmane Sonko, a dénoncé des “manquements notoires dans le déroulement du scrutin” et mis en cause le Gouverneur et le Préfet.

Abdoulaye Baldé, maire sortant de la capitale du sud, a accusé un militant de PASTEF, d’avoir poignardé mortellement un de ses militants de l’Union des Centristes du Sénégal.

Quant à Doudou Ka, qui a décidé de voter Baldé durant les dernières heures de la campagne, il a de nouveau présenté Ousmane Sonko comme un “danger pour Ziguinchor”.

Sur place, les forces de sécurité ont été déployées massivement pour éviter d’éventuels incidents.

 

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