Vol présumé d’hydrocarbures à Senstock : Bara Guèye cautionne 23 millions de francs CFA pour éviter la prison

Selon Libération, Bara Guèye a été conduit hier de force, par la Sûreté urbaine (Su) de Dakar dans la cave du tribunal de Pikine-Guédiawaye où il a passé une partie de la journée. Présenté au juge du premier cabinet, il a été inculpé puis placé sous contrôle judiciaire. Mais pour arriver là, le directeur général de Clean Oil a cautionné séance tenante le montant indiqué plus haut.

Pour rappel, il ressortait de l’enquête de la Bridage des affaires générales (Bag), que Soudotec, chargée de la maintenance et du contrôle des matériels de comptage sur les trois dépôts de Senstock, avait alerté la société concernant des vis de serrage qui avaient été manipulées anormalement sur les compteurs de mesurage du poste de chargement numéro 4. Ces vis maintiennent un capteur assurant l’intégrité du comptage lors du chargement des camions-citernes.

A la suite de cela, la direction générale de Senstock avait constaté, à la date du 19 janvier 2021, dans la matinée, en reprenant les éléments de la vidéosurveillance d’une part et l’historique de leur automatisme de chargement d’autre part, qu’un camion immatriculé DK4818AH, propriété de la société Sensac Sarl, venu charger une quantité de 2000 litres de super, avait « pris », en sus, 36.000 litres de gasoil.

Les images révélaient l’implication directe d’agents mais aussi du chauffeur en service à Sensac, dirigée par Bara Guèye, patron de Clean oil. Convoqué à Senstock le 2 février 2021, Bara Guèye avait reconnu, après présentation des vidéos, qu’il s’agissait effectivement d’un cas de vol avant de demander que l’affaire soit réglée à l’amiable pour «préserver son image et celle de sa société ».

C’est ainsi que le 10 février 2021, Bara Guèye avait envoyé à Senstock un protocole dans lequel il s’engageait à « rembourser » le gasoil volé. Le même protocole stipulait cependant que Senstcock devrait abandonner toute poursuite contre Clean oil, sa filiale Sensac et le chauffeur Moustapha Diagne.

La direction générale de Senstock avait refusé de signer ce protocole qui est, sur tous les plans, un aveu flagrant de vol.

NKN