Mardi dernier, des frappes aériennes menées par l’Armée nigériane ont fait une centaine de morts parmi les éléments d’un groupe criminel armé, dans le Nord-ouest de la République du Nigeria – région en proie aux violences dues aux “gangs de bandits“ –.

En effet, l’Armée de l’air nigériane a officiellement confirmé aujourd’hui, vendredi 13 Octobre, avoir effectué des bombardements dans l’État de Zamfara mais n’a pas pour autant fourni d’autres détails sur le nombre de personnes tuées.

Pour rappel, le Nord-ouest et le Centre du Nigeria sont depuis des années en proie aux “ violences des bandits “ qui font des incursions dans des villages isolés où ils tuent et enlèvent des habitants pour obtenir une rançon, tout en brûlant les maisons après les avoir éhontément pillées.

« Les avions de combat ont mené des frappes aériennes sur les bandits. Je suis sûr que plus d’une centaine ont été tués et près du double ont été gravement blessés », a déclaré, à l’AFP (Agence Française de Presse), un Officier militaire impliqué dans l’opération.

Pour sa part, un autre responsable de l’Armée a communiqué à l’AFP un bilan similaire :

« Les cadavres, gravement brûlés, jonchaient les buissons. Ils étaient si nombreux que les bandits en ont abandonné beaucoup pour faire de la place pour l’évacuation des blessés », a–t–il précisé.

Ces deux responsables, qui parlaient sous le couvert de l’anonymat – car non autorisés à parler de l’opération – ont précisé que c’est un « renseignement reçu à temps » qui a permis de localiser ces “ centaines de bandits à moto “ et de déployer les avions de combat au-dessus du District de Sangeko – autour du village de Dan Mani –.

Selon eux, les bandits convergeaient vers une zone à cheval entre les États de de Kebbi, de Zamfara et de Niger, avec l’intention d’attaquer certains villages et une base militaire.

En outre, le porte-parole de l’Armée de l’air nigériane, le Commodore Edward GABKWET, a confirmé les frappes.

« Mais, je ne peux pas vous confirmer les chiffres », a–t–il vite fait d’émettre comme réserve.

Alliances entre djihadistes et bandits

Il s’agit de la deuxième opération aérienne la plus meurtrière contre les “bandits“ dans l’État de Zamfara depuis 2015, date à laquelle l’Armée s’est déployée pour lutter contre ces gangs.

Deux civils habitant près de la zone bombardée ont confirmé, à l’AFP, avoir vu plus d’une centaine de cadavres sur place.

« Ils ont été bombardés par des avions de chasse et un grand nombre d’entre eux ont été tués », a déclaré Usman TUKUR, estimant le nombre de personnes tuées à plus de cent.

« Ceux ayant survécu ont été vus en train de fuir avec leurs camarades blessés à travers les villages de la région », a–t–il renchéri.

Un autre habitant, Mustapha Sarki KAYA, a fait un récit similaire, affirmant que les habitants avaient aussi vu les bandits enterrer certains de leurs morts.

Les régions du Centre et du Nord-ouest du Nigeria sont régulièrement le théâtre de tensions et affrontements meurtriers autour de l’exploitation de la terre et des ressources en eau entre communautés, aggravés par la pression démographique et le changement climatique.

D’ailleurs, dans la région, l’enchaînement de meurtres suivis d’actes de représailles a donné naissance à une criminalité plus large avec des gangs qui mènent des expéditions ciblées dans des villages.

Ces bandits – dont certains sont de véritables seigneurs de guerre – multiplient leurs attaques, en dépit des opérations militaires sur la vaste forêt de Rugu – un de leurs repaires connus, à cheval sur les États de Zamfara, Kaduna, Katsina et Niger –.

Pour la plupart, ils n’agissent que pour des raisons financières, sans revendication idéologique a priori. Toutefois, des alliances entre djihadistes et bandits se sont multipliées et suscitent de nombreuses inquiétudes.

Le Président de la République du Nigeria, His Excellency Bola Ahmed TINUBU – investi fin Mai dernier à la tête du pays le plus peuplé d’Afrique et de la première Économie du Continent – est confronté à de multiples défis en matière de sécurité.

Ainsi, il a promis de faire de la lutte contre l’insécurité “sa priorité absolue“, comme l’avaient aussi promis ses prédécesseurs.

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