Sierra Leone : Deux policiers tués lors des manifestations contre la vie chère
Deux membres des forces de sécurité ont été tués mercredi 10 août lors d’une émeute à Freetown. Il s’agit de violentes manifestations contre la vie chère dans ce pays de l’Afrique.
Des manifestations contre la vie chère en Sierra Leone ont tourné mercredi 10 août à l’émeute à Freetown, avec deux membres des forces de sécurité frappés à mort par une foule appelant au départ du gouvernement, d’après le porte-parole de la police.
Un couvre-feu dans ce pays d’Afrique de l’Ouest a été annoncé par le vice-président Mohamed Juldeh Jalloh, qui a confirmé la mort de « Sierra-Léonais innocents, dont des membres des forces de sécurité ».
Dans le quartier de Kissy, à l’est de la capitale, des dizaines de jeunes manifestants ont lancé des pierres et des bâtons sur les forces de sécurité, qui ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes. Certains d’entre eux scandaient « Bio doit partir », en référence au président Julius Maada Bio, au pouvoir depuis 2018.
L’initiative de la manifestation est venue d’un groupe de femmes commerçantes qui a convoqué un « rassemblement pacifique » pour « attirer l’attention sur les difficultés économiques et les nombreux problèmes qui affectent les femmes de la Sierra Leone », selon une lettre adressée à l’inspecteur général de la police.
« Certains Sierra-Léonais égoïstes ont intensifié l’appel à la violence et au renversement par la force du gouvernement légitime », a déclaré le vice-président à la télévision d’État. « Ces individus sans scrupule se sont lancés dans une manifestation violente et non autorisée, qui a entraîné la mort d’innocents Sierra-Léonais, dont certains membres des forces de sécurité », a-t-il ajouté.
Le président Bio est actuellement au Royaume-Uni en visite privée. Pour rappel, la Sierra Léone et ses 7,5 millions d’habitants se remettaient encore d’une guerre civile brutale de 1991 à 2002 et de l’épidémie d’Ebola de 2014-2016 en Afrique de l’Ouest quand ils ont été frappés par la pandémie de Covid-19 puis par les conséquences de la guerre en Ukraine.