Seynabou Ndiaye Diakhaté à propos du suivi des rapports de l’Ofnac : « C’est la décision du juge qui importera le plus »
Beaucoup s’interrogent sur la suite réservée aux rapports des organes de contrôle qui s’empilent au fil du temps sur la table du Président de la République. Ainsi, la présidente de l’Ofnac (Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption) a évoqué le suivi qui sera réservé aux multiples rapports d’activité déposés sur la table du chef de l’Etat. A en croire Mme Diakhaté, la présidente de l’Ofnac, ce sont des rapports d’activité concernant l’ensemble des activités menées au cours de l’année par l’Ofnac : il s’agit des années 2019, 2020 et 2021. « C’est important de le préciser, c’est différent des rapports d’enquête qui sont transmis au Procureur de la République. Dans ces rapports, ce que vous voyez c’est une synthèse des activités en matière de coopération, de renforcement des capacités », a-t-elle affirmé. Et puis de poursuivre : « dans ces rapports toujours et c’est important de le préciser on parle de présomption et c’est ce qu’on recherche. Des présomptions à mettre à la disposition du Procureur. Qui dit présomption dit probabilité. On est loin de la certitude et c’est la décision du juge qui importera le plus ». Toujours, dans ses développements, la présidente de l’Ofnac rappelle que « c’est trop d’envoyer au bûcher les autorités épinglées dans les derniers rapports de l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (Ofnac) ». Selon Seynabou Ndiaye Diakhaté, ces autorités « épinglées » bénéficient jusque-là de la présomption d’innocence. Donc, seul le tribunal est habilité à décider de leur culpabilité ou non.
« C’est différent des rapports d’enquêtes qui sont transmis au Procureur de la République. Dans ces rapports, nous recherchons des présomptions à mettre à la disposition du Procureur. Qui dit présomption dit probabilité. On est loin des certitudes. C’est la décision du juge qui importera le plus », assure-t-elle.
Rappelons que, pour s’inscrire dans une dynamique de lutte contre la fraude et la corruption dans les pays membres de l’Uemoa, dont le Sénégal fait partie, l’Ofnac et la Boad (Banque Ouest-africaine de Développement) ont accordé leurs violons en paraphant, hier, un protocole d’accord de coopération. Abordant la signature du protocole, Mme Diakhaté a fait savoir qu’elle permettra, dans une démarche ordonnée et coordonnée, de mener une lutte beaucoup plus efficace contre la corruption sous ses formes transfrontalières.
« Je reste persuadée, pour ma part, que par la mutualisation de nos moyens et expertises, par l’échange d’informations et le partage d’expériences, nos institutions contribueront davantage à l’éradication de cette gangrène honteuse et celle des autres crimes qui lui sont associés ou apparentés », a-t-elle fini.