Reprise du tourisme d’affaires, des recettes pour la relance de l’hôtellerie à Dakar
Le Sénégal a levé les restrictions à l’entrée du pays. L’hôtellerie espère vite une reprise de l’activité touristique. Pierre Mbow, directeur d’exploitation du King Fadh Palace, un hôtel cinq étoiles, dégage des pistes de sortie de la crise. « Pour que Dakar puisse continuer de tirer son épingle du jeu, il lui faut diversifier, innover, multiplier et planifier en accord avec les ministères du tourisme, de la culture, des sports, de l’intérieur… entre autres et la mairie de Dakar puisse, des évènements culturels, sportifs de grande envergure qui draineraient beaucoup du beau monde. », dit-il. Pour attirer les touristes, Pierre Mbow plaide la pérennisation de la Biennale des Arts de Dakar, l’internationalisation de la traversée Dakar-Gorée et d’autres évènements. Il indique aussi que Dakar mériterait d’avoir son marathon international. «Il faudrait relancer la pêche sportive, mettre en valeur et booster ainsi les visites de nos sites touristiques tel le lac Rose, l’ile de Gorée, les iles de la madeleine », poursuit-il, ajoutant que la capitale sénégalaise est nostalgique de son rallye d’antan, qui remplissait tous les réceptifs hôteliers. Pierre Mbow regrette, en outre, la disparition des agendas de la course atlantique, la Baule –Dakar, puis Saint Nazaire- Dakar, puis et des Récidak. Car, malgré la baisse sensible du nombre de contaminations, la reprise reste encore timide. «La relance est encore dure », avoue M. Sidibé, responsable administratif du Good Rade. Selon lui, les choses reprennent petit à petit, mais la persistance du virus sape leur moral. «Tant que les chiffres annoncés de la Covid-19 sont élevés, des séminaires finances de l’extérieur sont annulés ou bien reportés », regrette Sidibé.
« Diamniadio a le droit d’exister, mais Dakar n’a pas le droit de mourir »
L’érection du pôle de Diamniadio a un impact sur l’hôtellerie à Dakar, selon Pierre Mbow. « L’installation des sphères ministérielles, du centre Abdou Diouf, du siège de l’Onu et de plusieurs multinationales à Diamniadio, va constituer une menace sérieuse pour l’hôtellerie et le tourisme à Dakar. Diamnadio sera un centre d’affaires compétitif pour le bien du Sénégal », soutient Mbow.
Cependant, le gestionnaire du Good Rade estime que c’est « abusif » de dire que Diamnadio menace les activités hôtelières à Dakar .Car, d’après lui, tout dépend de la qualité du service. Le problème selon, lui c’est la proximité de l’aéroport Léopold Sedar Senghor à Diass, a également impacté négativement tous les réceptifs hôteliers, les restaurants, les agences de voyages, les locations de véhicules, les tours opérateurs l’artisanat. C’est pourquoi, il recommande de redonner de l’activité à l’aéroport LSS et de repartir les vols entre les deux aéroports. Dans tous les cas, le cri du cœur que l’hôtelier de la capitale lance est que « Diamniadio a le droit d’exister mais Dakar n’a pas le droit de mourir ou de se laisser mourir ».
Le gestionnaire du Good Rade assure, quant à lui, que le déplacement de l’aéroport n’est pas une contrainte majeure. « Le fait que l’aéroport soit là-bas les activités de Dakar ne vont pas être complètement à ras. Elles continueront à se développer. En plus il y a le port de Dakar qui est là, qui ne peut pas être déplacé. Il y a beaucoup d’activité qui se sont bien développées à Dakar et qui ne pourront pas être déplacées aussi facilement pour aller à Diamnadio. Il y aura peut-être un autre pôle et c’est bien. Dans d’autres pays, il Ya plusieurs pôles économiques. Ce sera juste un autre pôle comme Dakar Diamnadio, Thiès… C’est le développement du pays », Soutient M.Sidibé.