Remaniement, législatives : l’heure aux manœuvres
Aujourd’hui, face à l’imminence du remaniement ministériel annoncé et à cinq mois législatifs, c’est le temps des manœuvres. Aussi bien le président Sall qui entend rester le maitre du jeu, que le PS, le PDS, chacun échafaudant pour soi, l’œil sur l’avenir. Si, pour le moment, « le génie politique » cache bien son jeu en faisant durer le suspense, on assiste à une guerre de positionnement entre PS et le PDS, qui pour se tailler une belle part lors du (re)partage du gâteau, revendiquent chacun de son côté la deuxième place après l’Apr.
Au moment où le président Sall prépare une redistribution des rôles ou partage du gâteau, c’est selon, une guerre des places entre le PS et le PDS. Le PS est la deuxième force politique après Apr, déclarait Serigne Mbaye Thiam après la tenue des élections locales du 23 janvier dernier. Comme pour lui porter la réplique, Doudou Wade a soutenu dimanche que la première force de l’opposition, c’est le Pds. Le Pds dont les retrouvailles avec l’Apr sont de plus en plus annoncées. Et le porte-parole adjoint de l’Apr, Abdou Mbow, l’a encore confirmé hier, soutenant que ces retrouvailles ne doivent pas surprendre personne. Quand est ce que nos politiciens cesseront-ils d’user et d’abuser de la crédulité des populations et se résoudre à prendre à bras le corps leurs préoccupations, au lieu de les divertir par leurs combines politicienne.
Les sénégalais sont fatigués ». Cette phrase n’a été dite et répétée par les différents présidents du conseil constitutionnel qui ont recueilli le serment des présidents Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall. Aujourd’hui plus qu’hier, les sénégalais restent fatigués. Macky Sall qui avait promis de soulager la souffrance de ses compatriotes en les menant vers le Yonnu Yokkuté semble les avoir oubliés, aujourd’hui, car occupés par ses manœuvres politiciennes. Les Sénégalais souffrent et ce, dans l’indifférence de ceux qui ont en charge de gérer leurs problèmes. Alors qu’il en est à son second et dernier mandat, tout le monde croyait enfin que le président Sall n’a plus de pression qui pèse sur lui qu’il consacrerait son dernier quinquennat à la résolution des problèmes des sénégalais .Que nenni ! Le président semble avoir d’autres ambitions, pour ne pas dire d’autres chats à fouetter. Pendant que ses compatriotes sont exténués par la cherté de la vie, traumatisés par la déliquescence du système scolaire , angoissés par l’avenir de leurs femmes qui devient de plus en plus incertain, avec le chômage endémique qui frappe les jeunes ,angoissés par le délabrement de leurs structures sanitaires , la dilapidation de leurs ressources, lui ne trouve rien de mieux faire que de verser dans les combinaisons politiciennes. Une situation d’autant plus impardonnable que le président Sall savait à quoi s’en tenir, lui qui avait averti ses compatriotes que ça allait tanguer, les invitants à serrer la ceinture.
Au lieu de les aider à sortir de cette mauvaise passe, il préfère les distraire. Aujourd’hui on ne parle que de remaniement, des retrouvailles libérales, de la pêche des transhumants etc. A propos des transhumants, le mercato est ouvert, à quelques mois des législatives. Un recrutement qui coute chère aux contribuables, si l’n sait que le président Sall ne lésine pas sur les moyens, surtout quand il s’agit d’affaiblir l’opposition. Après Bamba Fall, qui vient fraichement d’être nommé ministre conseiller, d’autres arrivés sont aussi annoncées. Non seulement ces politiciens ne servent pas à grand-chose pour le pays, mais ce qui est le plus frustrant est qu’ils sont engraissés par l’argent public. Alors que cet argent aurait pu servir à construire des salles de classes à la place des abris provisoires qui pullulent, à doter les hôpitaux de matériels performants pour soigner les populations qui paient pour les fautes de gestion du régime. Ce qui explique d’une certaine manière, la cherté des factures d’eau, d’électricité et TVA (Taxes sur les ventres affamés) des gorgorlous. Il est temps que le président Sall prenne le corps les urgences de ses compatriotes au lieu de se perdre dans les combines politiciennes dont les sénégalais ne veulent et peuvent plus entendre, car ventre affamé n’a point d’oreilles
D’ailleurs, comme le disait le juge Kéba Mbaye, « quand on interroge un sénégalais sur la situation de son pays, il parle de remaniement ministériel, de querelles ou de limogeages politiques. Que nos dirigeants politiques m’excusent. Mais ils savent tous comme moi que ce n’est pas la politique politicienne qui développe un pays, car ce genre de politique est le métier le plus facile du monde. Il ne nécessite ni études, ni apprentissage. Plutôt que d’avoir de grands politiciens, cherchons à avoir de grands médecins, de grands ingénieurs, de grands professeurs, de grands spécialistes de l’économie et des finances et mêmes des savants. Les pays les plus puissants du monde ne sont pas ceux où la politique est reine. C’est plutôt le contraire. Des propos que nos politiciens gagneraient à méditer.
Ramatoulaye