Présidentielle 2024 : L’épineuse équation du parrainage a ressurgi !

Les députés sont convoqués cette semaine, pour se pencher sur les projets de loi portant révision de la Constitution, modifiant le Code électoral et le Code pénal pour l’élection présidentielle.

 

Ainsi, de nouvelles dispositions seront prises pour permettre à des personnes, jusqu’ici exclues du jeu électoral, de pouvoir y prendre part, en l’occurrence, Karim Meïssa Wade et Khalifa Ababacar Sall. Mais également, il y a le parrainage : l’autre filtre. “Bès–Bi, Le Jour“ a bien voulu s’atteler à l’explicitation de ce système, plus complexe que l’on pourrait le penser.

En 2019, n’oublions pas que le Conseil constitutionnel avait rejeté 19 dossiers de parrainage sur les 27 déposés. Et sur les 8 qui avaient passé ce filtre, 3 autres ont été éliminés, pour défaut d’autres pièces requises. Après ce tamis, on se retrouvait avec seulement 5 candidats : Macky Sall, Ousmane Sonko, Idrissa Seck, Madické Niang et El Issa Sall. Karim Meïssa Wade et Khalifa Ababacar Sall étant recalés par leurs dossiers judiciaires, Dr El Hadji Malick Gakou n’avait pu se conformer aux exigences du système de parrainage. Pour un nombre d’inscrits de 6.683.043, il fallait au moins 0,8%, soit 53.464 signatures valides et au plus 1%, soit 66.830.

Depuis, le parrainage citoyen fait l’objet de vives critiques. Pour la Présidentielle du dimanche 25 Février 2024, le fichier général des électeurs compte actuellement 7.409.872 électeurs, selon le Directeur Général des Élections et président de la Commission politique du dialogue, Tanor Thiendella Sidy Fall. Donc, entre 2019 et 2024, la population électorale a connu une augmentation de 726.829 inscrits, soit 9,8%. Avec l’accord enregistré au dernier Dialogue national par les acteurs, le candidat doit réunir un minimum de 0,6%, soit 44.459 au moins à 1% maximum, soit 59.278.

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Le Dialogue politique a pu trouver des alternatives avec le parrainage par les députés et le parrainage par les Exécutifs locaux. 4 formations politiques sont bénéficiaires de ces modifications de la loi. Il s’agit de l’APR de Macky Sall, de Pastef–Les Patriotes d’Ousmane Sonko, de “Taxawu Senegaal“ de Khalifa Sall et du PDS de Karim Wade, qui ont chacun les 13 députés requis pour valider le parrainage. Ils ne partiront pas donc sur le même pied que les autres comme en 2019. Et il y a fort à craindre que 2024 ne soit pas loin que 2019 !

 

Possibilité d’une convoitise d’Honorable–députés par des candidats déclarés !

Pour l’élection présidentielle, les candidats qui ne peuvent réunir 13 députés devront choisir entre l’option du parrainage par les élus territoriaux (maires et présidents de Conseil départemental) au nombre de 120 ( soit 20%) ou le parrainage citoyen. Pour le parrainage des Exécutifs territoriaux fixé à 20% soit 120 élus (maires et présidents de Conseil départemental). Par exemple, Idrissa Seck devra se battre pour obtenir le parrainage citoyen : une option à sa portée, apparemment ! Mais, avec la perte de son fief – Thiès – et son passage aux côtés de Macky Sall, rien n’est plus évident ! Il partirait sur le même pied que ses anciens poulains : Déthié Fall et Abdourahmane Diouf ou encore, à Thiès, Dr Babacar Diop maire de Ville. Cependant, Idrissa Seck qui se réclame encore  de Macky Sall et qui défend son bilan, peut aussi espérer que ce dernier lui affecte le soutien de députés, voire lui gratifier de son grenier de signatures.