Porokhane 2023 – Contribution : Sokhna Diarryatoulahi Mariama BOUSSO ou la “Voisine“ de Dieu…

Comme d’aucuns la surnomment, “ La seule Femme célébrée par un MAGAL “, l’événement annuel de Porokhane – Nioro du Rip, Kaolack – marque la Célébration de Sokhna Mame Mariama BOUSSO “Diarryatoulahi“, Sainte Mère de Cheikh Ahmadou BAMBA “KHADIMOU RASSOUL“.

 

Parmi les Femmes de tête & de cœur, de vertu et de rigueur du SÉNÉGAL des valeurs, la Commémoration de sa venue au monde, chaque année, attire des milliers et des milliers de fidèles, disciples, musulmans de tous bords à Porokhane (lieux abritant son Mausolée), surtout des femmes, qui viennent visiter. “Bés–bi, Le Jour“ revisite le Parcours de cette Femme hors du commun.

A l’opposé de tous les autres “Magals“ de la Communauté mouride, celui qui est annuellement commémoré à Porokhane ne correspond à aucune circonstance. En effet, le MAGAL de Sokhna Mame MARIAMA BOUSSO “Diarryatoulahi“ ne se tient que dans l’optique de rendre hommage à la Sainte Mère du vénéré Guide, Théologien, Juriste musulman sénégalais Serigne TOUBA Cheikh AHMADOU BAMBA “KHADIMOU RASSOUL“. De ce fait, si tous les autres “Magals“ ont lieu à une date fixe de l’année, déterminée en fonction du calendrier hégirien, celui de Porokhane est à même d’être célébré à n’importe quel moment de l’année. Pour dire que la détermination de la date de Célébration de Sokhna “DIARRA“ BOUSSO est du ressort de la famille de Serigne Mouhammadou Bassirou M’BACKÉ, assurément avec la Bénédiction du Khalife Général des Mourides, actuellement Serigne Mouhammadoul MOUNTAKHA BASSIROU M’BACKÉ, qu’Allah lui prête longévité et santé de fer, Amine !
De son vrai nom, Mame MARIAMA BOUSSO, elle naquit en 1833 à Golléré, petite localité du Fouta. Fille de Serigne Mouhamed BOUSSO, fils de Hammad, fils de Aliou BOUSSO, elle descend d’une lignée dont l’origine chérifienne remonte jusqu’à l’Imam Hassan, fils de Ali, fils de Abu–Talib. De son ascendance aussi bien paternelle que maternelle, “Sokhna DIARRA“ a hérité d’une forte tradition d’érudition en Sciences coraniques, rehaussée d’une profonde piété. Sous la férule de sa mère Sokhna ASTA WALO M’BACKÉ, elle a achevé, à 14 ans seulement, son premier “ Muçhaf “ (rédaction de mémoire du Saint-Coran). Dans le sens commun, sa vie n’a pas été marquée d’une grande longévité : ainsi, elle n’aura vécu que 33 ans. Toutefois, elle est créditée d’une production de plus de 40 exemplaires du “ Livre Sacré “, écrits de sa main droite, dans la mesure où elle était « passée maître » dans l’art de la Calligraphie.

 

“Diarryatoullah“, la religiosité incarnée…

Abdallah FAHMI, chercheur en Sciences islamiques et “talibé mouride“, dit : « “Mame DIARRABOUSSO est connueDiaratoullah“, c’est–à–dire laProtégée d’Allah“. Protégée par sa piété familiale, sa piété conjugale et par ses adorations. Elle aimait Allah et respectait ses interdictions, elle faisait beaucoup d’actes surérogatoires ».

A vrai dire, les deux grandes familles M’BACKÉ et M’BOUSSOOBÉ habitaient ensemble et viennent de la Mauritanie ; ils sont venus plus tard s’installer dans le Fouta, plus précisément à Golléré ( localité du Nord–Est du SÉNÉGAL, proche de la frontière avec la Mauritanie). Ultérieurement, ils sont venus dans le “Baol“. Cheikh Mouhammadou Lamine DIOP “Dagana“, un des plus grands Compagnons de Cheikh AHMADOU BAMBA l’a même écrit, en ces termes :  « “Mame DIARRAétait une savante. Sa famille fait partie de celles qui ont diffusé l’islam au SÉNÉGAL. Elle a beaucoup marqué KHADIM RASSOULet a joué un rôle très important chez cet enfant. Elle a joué un rôle fondamental avec l’éducation et le parcours de son fils ».

Sokhna Mame Mariama BOUSSO “Diarryatoulahi“, Sainte Mère de Cheikh Ahmadou BAMBA “KHADIMOU RASSOUL“ était la deuxième épouse du Marabout Serigne Momar “Anta Saly“ M’BACKÉ. Notons qu’elle jouit d’une haute considération et d’une dévotion particulière auprès des fidèles mourides et beaucoup de musulmans à travers le monde. De même, c’est son petit–fils Serigne Mouhamed BASSIROU M’BACKÉ, père de l’actuel Khalife Général des mourides, qui a découvert sa tombe. A propos, le chercheur et théologien mouride tunisien, Abdallah FAHMI, renseigne : « Serigne Mouhamed BACHIR était parti à la recherche de la tombe, avec un berger. Ce dernier, qui était contemporain, deMame DIARRAlui a montré le lieu où elle a été enterrée. Sur ces entrefaites, il a demandé à un de ses disciples en la personne de Serigne Moussa KÂ de rester avant qu’il ne demanda au père de Mountakha KANE, un homonyme de l’actuel Khalife de rester dans ce village où les conditions de vie et d’existence étaient très difficiles. Il a fait ensuite construire des maisons. C’est ce qui est devenu la ville de Porokhane. La famille de Serigne BASSIROU a beaucoup fait pour l’urbanisation. Serigne MOUNTAKHA a achevé le travail. CeMAGALvalorise lerôle de la femmedans le monde musulman, mais cela n’est pas bien valorisé… »

 

PROKHANE 1977 :
“Teenu“ “Mame DIARRA“ puits de “Mame DIARRA“
Sokhna Maïmounatou M’BACKÉ “Bintoul KHADIIM“, Fille de Serigne TOUBA, avec, au milieu de la photo,  Sokhna Aminata M’BACKÉ, Fille de Serigne Mouhammadou MOUSTAPHA et mère de Serigne BASS Prokhane“, Fils de Serigne MOUSTAPHA BASSIROU M’BACKÉ et, à la droite de la prise, Sokhna Maïmounatou M’BACKÉ, Fille de Cheikh Mouhammadoul MOURTADA M’BACKÉ Ibn Serigne TOUBA KHADIMOU RASSOUL.