Politique : « On peut changer de parole si les circonstances se présentent. Ce n’est pas la fin du monde », Ismaïla M. FALL

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Ismaïla Madior FALL, ministre de la Justice Garde des Sceaux, donne son avis sur la valeur de la parole donnée dans la vie. Ainsi, le Constitutionnaliste considère qu’elle est importante et qu’il faut s’employer, dans la mesure du possible, à la respecter.

 

« Mais…, a–t–il instamment renchéri : « Si les circonstances pour changer sa parole se présentent, on peut changer de parole et communiquer de façon appropriée sur le changement de parole. Fût–il Président de la République, Empereur ou Roi. Ce n’est pas la fin du monde ».

Pour rappel, en 2011, il avait écrit une contribution sur l’inconstitutionnalité de la troisième candidature du Président Abdoulaye WADE. 12 ans après, Ismaïla Madior FALL adopte une autre posture, en défendant une troisième candidature de Macky SALL. Mais concernant ces deux postures sur une même question, le Garde des Sceaux qui se veut “nuancé“ refuse systématiquement qu’on lui parle de morale dans cette affaire juridico–politique.

« Dans la première partie de l’article que j’avais écrit en 2011, j’avais parlé de la constitutionnalité apparente de la candidature de WADE. La deuxième partie était intitulée de “l’inconstitutionnalité évidente de la candidature de WADE“. J’avais à l’époque des amis dans le pouvoir, ils m’ont dit : “Professeur, on aime votre première partie, parce que dans la première partie, vous défendez la candidature de WADE“. Mes amis de l’opposition me disaient : “On aime votre deuxième partie, parce que vous montrez que la candidature de WADE est d’une“ inconstitutionnalité évidente“. Je suis d’accord que j’ai beaucoup plus développé sur “l’inconstitutionnalité de la candidature de WADE“ et je maintiens cette posture intellectuelle », a–t–il bien voulu rappeller, selon Seneweb, parcouru par Chrono–actu.

Ceci, a–t–il reparti, pour montrer qu’il est beaucoup plus « nuancé » que beaucoup d’universitaires qui interviennent actuellement. « Pour moi, un universitaire doit être nuancé et doit toujours relativiser son propos. Il doit être dialectique», a précisé Ismaïla Madior FALL à l’attention de ses confrères, universitaires. A l’époque (2011), s’était–il souvenu, beaucoup de gens avaient dit que la candidature était inconstitutionnelle. Mais, lui, ne s’était pas limité à ces simples déclarations. « J’ai ajouté un seul élément. J’avais dit : la déclaration du Président de la République selon laquelle il ne peut être candidat, doit être considéré comme une source de droit et peut lui être opposée ». Comme c’est le cas actuellement d’ailleurs avec le Président Macky SALL qui a déclaré à plusieurs reprises qu’il “ne peut pas être candidat en 2024“.

Toutefois, ajoute le ministre de la Justice Garde des Sceaux, « le Conseil constitutionnel m’a répondu dans sa décision portant proclamation de la liste des candidats (en 2012) que la parole du Président de la République ne peut être considérée comme une source de droit ».

A partir de ce moment, le Professeur de Droit croit en la primauté du raisonnement juridique et politique dans ce cas de figure. « Je privilégie la rationalité politique qui voudrait que le Président soit candidat. Je ne peux pas identifier le poids de la dimension morale dans cette question du 3ème mandat. Je ne suis pas un moraliste. Je ne suis pas un spécialiste de la science morale mais un spécialiste de la Science juridique. Je crois à la rationalité juridique qui est la dictée dite avec autorité de la chose jugée par le Conseil constitutionnel et la rationalité politique », a–t–il instamment rappelé.

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