Niger : Le Premier ministre table sur un départ des soldats français « très rapidement »

Le Premier ministre de la République du Niger a instamment rappelé « l’illégalité de la présence française au Niger » et la « détermination » de son pays à se défendre, s’il était attaqué.

Lors d’une conférence de presse de plus d’une heure, Ali Mahaman-Lamine ZEINE a ainsi affirmé que « les Forces françaises étaient dans une position d’illégalité au Niger » et que « les échanges, qui sont en cours, devraient permettre très rapidement leur retrait ». Toutefois, il a très vite fait d’assurer que son « Gouvernement espérait, si possible, maintenir une Coopération avec un pays avec qui on a partagé énormément de choses ».

« Mépris »

Également, le Niger a retiré l’immunité et le visa diplomatiques de l’ambassadeur de France Sylvain ITTÉ et exigé son « expulsion ». Une décision justifiée selon le Premier ministre par le « comportement de mépris » du diplomate, qui a refusé de répondre à une invitation à une rencontre avec les autorités, le 25 Août dernier.

« Vous pensez qu’on va envoyer la Police dans l’Ambassade ? C’est une enclave que nous reconnaissons. Mais s’il sort, c’est une personne en situation irrégulière », a rappelé ZEINE.

Le Premier ministre nommé par les militaires – au pouvoir au Niger – a affirmé hier, 4 Septembre, que « des échanges étaient en cours pour obtenir un départ rapide des soldats français, tout en espérant obtenir uneententeavec les pays ouest-africains qui brandissent la menace d’une intervention armée ».

La France a indiqué qu’elle ne comptait pas appliquer ces décisions, qu’il s’agisse des soldats ou de l’ambassadeur.

Le chef du Gouvernement – nommé par les militaires qui ont renversé le 26 Juillet le Président élu BAZOUM Mohamed – a également évoqué le dialogue avec la CEDEAO (Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest).

« Nous avons bon espoir de parvenir à une entente dans quelques jours », a–t–il laissé entendre.

L’Organisation ouest-africaine n’a pas changé de position depuis le coup d’État : elle réclame un « retour à l’Ordre constitutionnel immédiat » qui passe par la libération du Président déchu BAZOUM Mohamed et sa réinstallation dans “ses Fonctions“. Les nouvelles autorités de Niamey prévoient, de leur côté, une transition de « trois ans maximum ».

La CEDEAO a, plusieurs fois, brandi la menace d’une intervention armée et a imposé de lourdes sanctions économiques au Niger.

« On s’attend à tout moment à pouvoir être attaqués. Toutes les dispositions sont prises. Ce serait une guerre injuste. Nous sommes déterminés a nous défendre, si jamais il y a une attaque », a clairement indiqué le Premier ministre Ali Mahaman-Lamine ZEINE.

Médiation chinoise ?

Mais la solution diplomatique continue d’être prioritaire. La Chine, a par la voix de son ambassadeur à Niamey indiqué qu’elle souhaitait « jouer un rôle de médiateur dans la crise nigérienne ».

« La Chine poursuit toujours un principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays » et encourage les pays africains « à régler leurs problèmes à l’africaine », a expliqué Jiang FENG, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre.

Pour rappel, le Niger a, par ailleurs, rouvert son espace aérien pour les vols commerciaux. Il l’avait fermé le 6 Août dernier « face à la menace d’intervention qui se précise à partir des pays voisins ».

Ainsi donc, l’espace aérien nigérien reste fermé à tous les vols militaires, sauf autorisation préalable des autorités, selon un porte-parole du Ministère des Transports.

(Avec AFP)