Le directeur national de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) au Niger, Maman Laouali Abdou Rafa, a été arrêté à Niamey, la capitale du Niger. Cette arrestation fait suite à la décision de la CEDEAO de placer le Niger sous embargo, à la suite du coup d’État qui a eu lieu en juillet.

M. Rafa a été interpellé pour la deuxième fois par la junte militaire au pouvoir. Sa première arrestation est intervenue à la suite d’une manifestation organisée par des femmes soutenant la junte militaire, qui exigeaient la levée des sanctions financières imposées au Niger. Il a été libéré quelques heures après.

Ce dernier incident survient dans un contexte de tension financière au Niger, exacerbée par la décision de la France de geler son aide au développement et la suspension par les États-Unis d’une aide financière de 500 millions de dollars. Cette situation met les nouvelles autorités du Niger dans une position difficile, car elles doivent gérer l’un des pays les plus pauvres du monde.

Alors que les autorités n’ont pas justifié cette nouvelle arrestation, il est suggéré que cette action vise à exercer une pression sur la BCEAO, la Banque centrale ayant décidé de cesser d’injecter des liquidités dans les comptes de l’État nigérien. Les banques commerciales du Niger restent les seules à recevoir environ 400 milliards de francs CFA par semaine.

La BCEAO a gelé les avoirs du Niger et, en l’absence de la signature du président Mohamed Bazoum, reconnu comme légitime par l’institution financière, l’État du Niger ne peut plus bénéficier de levées obligataires sous forme d’Obligations Assimilables au Trésor ou de Bons assimilables au Trésor. Cette situation a irrité la junte, qui a arrêté le directeur national de la BCEAO.

Dans un communiqué, la BCEAO a exprimé son attente pour connaître les raisons de cette arrestation et a déclaré avoir engagé des avocats pour donner suite à cette affaire.