Naufrage ayant fait plus de 40 morts: Une traque de 52 jours pour l’arrestation du convoyeur
Il a fallu 52 jours pour que les limiers du Commissariat central de Saint-Louis mettent la main sur le convoyeur de la pirogue en partance pour l’Espagne, dont le chavirement avait fait 20 morts et plus de 20 autres portés disparus.
Selon nos informations, il s’agit de M. Fall, plus connu sous le nom de “Mpana’’, qui a été surpris chez lui à Gokhou Mbacc, avant-hier mercredi, dans l’après-midi. Âgé de 32 ans, il est en train d’être cuisiné par les enquêteurs, depuis son arrestation. Il devrait pouvoir donner des réponses aux nombreuses questions qui taraudent les esprits, y compris les hommes du commissaire Mamadou Tendeng : qu’est-ce qui s’est réellement passé le jour du drame ? Qui étaient ses passagers ? D’où venaient-ils ? Combien étaient-ils ? Le montant exact déboursé par chaque candidat ? Qui sont acolytes, etc. ?
Les circonstances du drame
Nos sources de préciser qu’il va déballer, car dans ses messages audio interceptés par les limiers, il avait juré qu’il ne tomberait pas seul, une fois cravaté par les hommes en tenue.
Pour rappel, les migrants avaient quitté les côtes de la vieille ville, la nuit du 26 au 27 août 2021, avec, à bord de la pirogue, 58 passagers. Une fois en haute mer, d’autres candidats sont venus rejoindre ceux qui avaient déjà pris place dans la pirogue. Alors que celle-ci ne pouvait contenir qu’une trentaine de passagers.
Ainsi, comme on pouvait s’y attendre, la pirogue a commencé à tanguer, à cause du surnombre. Les candidats ont alors jeté par-dessus bord les bidons d’essence, pour alléger l’embarcation. Mais, malheureusement, cela n’a pas suffi, puisqu’elle avait commencé à prendre de l’eau.
La pirogue a fini par couler, souffle-ton. Des pêcheurs qui étaient dans les environs, sont venus porter secours et repêcher trois naufragés. Par la suite, la marine nationale, alertée, est allée sauver 12 autres personnes. Ce qui fait au total 15 personnes repêchées qui avaient, toutes, été acheminées par les éléments de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers à l’hôpital régional de Saint-Louis.
Selon toujours nos informations, les corps de 20 candidats avaient été trouvés. Les autres sont portés disparus. Une avait été identifiée. Il s’agissait d’un originaire de Guinaw-Rails, dans le département de Pikine. Les candidats venaient de Dakar, de Fatick, de Louga, de Saint-Louis et de la Gambie.
Par la suite, les auditions de quelques candidats menées par les éléments du commissaire Mame Diarra Faye, la patronne de la police de l’île, avaient permis de savoir que les 58 candidats étaient originaires de différentes localités du Sénégal : Dakar, Fatick, Louga, Saint-Louis et de la sous-région, plus précisément, la Gambie.
Quelques-uns parmi eux avaient eu des brûlures sur le corps et avaient bénéficié de soins à l’hôpital régional. D’autres souffraient de traumatisme et d’un choc psychologique. Depuis lors, les limiers du commissariat de l’île, épaulés par un détachement du Commissariat central de Saint-Louis, sous la supervision du commissaire Mamadou Tendeng, le chef de la police de la région de Saint-Louis, avaient mené une traque sans relâche, qui a conduit à l’arrestation, mercredi dernier, du convoyeur.