MOBILISATION DES FEMMES POUR UN AVENIR CLIMATIQUE VIVABLE

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“Notre environnement est malade”

Selon leur porte-parole, Khady Camara, il urge d’agir : “notre environnement est malade du fait des effets du changement climatique. Et, l’Afrique est plus durement touchée, injustement et paradoxalement, car elle ne produit que 4% des gaz à effet de serre. Aujourd’hui, tous les indicateurs climatiques sont au rouge. Les données scientifiques les plus récentes, les confirment largement. En effet, d’ici 2030, on nous dit qu’on estime que 118 millions d’Africains seront exposés à l’extrême pauvreté. Ce n’est pas normal. C’est injuste. 70% des femmes subiront simultanément les chocs des effets du changement climatique, avec élévation du niveau de la mer. Les femmes de Saint-Louis savent de quoi je parle. L’érosion côtière impliquant la salinisation des terres, des précipitations supérieures à la normale accompagnées d’inondations. Les Sénégalais en savent quelque chose. En Afrique subsaharienne y compris le Sénégal le changement climatique pourrait encore faire baisser le produit intérieur brut (PIB) jusqu’à 3% d’ici 2050, selon le rapport sur l’état du climat publié il y a moins d’une semaine.”

Plaidoyer pour le respect des engagements de Paris et pour une économie ’’décarbonnée’’

Du coup, ces femmes réclament des “mesures adéquates, immédiates, et urgentes de résilience, d’atténuation, et d’adaptation.” Ainsi, la marche des femmes pour le climat qui intervient à quelques jours de l’ouverture de la 26e Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique (COP26), à Glasgow, du 1er au 12 novembre 2021, “vise à rappeler cette extrême urgence. La marche des femmes pour le climat vise aussi à favoriser la participation et la prise en compte des préoccupations spécifiques des femmes sénégalaises et africaines dans les négociations dans les conclusions de la COP 26. La marche des femmes pour le climat est surtout un appel à l’action pour le respect des engagements de Paris et des États occidentaux en faveur de l’environnement et du climat”, déclinent-elles.
D’autant plus que martèlent-elles : “ce sont ces États occidentaux qui produisent 96% des gaz à effet de serre dans le monde. Alors nous citoyennes écologiques du monde rural, des campagnes, des villes, du Sénégal et d’Afrique, résolument engagées pour une justice climatique, exigeons des pays pollueurs le respect de leurs engagements climatiques, à nos États respectifs, le renforcement et la concrétisation de leurs ambitions climatiques.”

Un mémorandum remis au chef de l’État, Macky Sall

Car, revendiquent-elles : “il est encore temps de sortir des énergies fossiles pour une économie décarbonnée. Mettre davantage l’accent sur la restauration de nos écosystèmes, et sur l’agro-écologie comme ce que prône les Nations Unies. Il faut qu’on se lève et qu’on soit unies, unes, pour dénoncer cette injustice climatique… Il est temps de promouvoir l’autonomisation des femmes à travers l’entrepreneuriat vert, l’aménagement de forêts communales. C’est le sens du projet Nafore (Nature pour l’autonomisation des femmes à travers l’entrepreneuriat vert), par l’aménagement de forêts communales, lancé par les vacances vertes en septembre 2021. Tout cela pour dire halte à l’injustice climatique contre l’Afrique et le Sénégal.”
Pour assurer le suivi, les organisatrices ont retenu cinq actions majeures dont le lancement ce samedi d’une pétition en ligne pour dire non à l’injustice climatique, à la remise de leur mémorandum de plaidoyer avec les signatures de la pétition au chef de l’État, Macky Sall, pour transmettre la voix et le message des femmes sénégalaises, à ses paires, à la COP 26.

Pour limiter les conséquences du changement climatique, le réchauffement de la planète doit être contenu sous 2°C. C’est l’engagement qui a été pris lors de la COP21 à Paris. Mais pour tenir cet objectif, les États doivent redoubler d’efforts.
Des enfants ont participé à la marche. Il est aussi question de leur avenir.