Matam : le Saems et le Cusems en grève contre le redéploiement arbitraire d’un des leurs

Deux semaines après avoir repris service, les enseignants de l’académie de Matam déclenchent un mouvement d’humeur. Réunis autour du Saems et du Cusems, les deux plus grands syndicats du moyen-secondaire, ils justifient leur décision de paralyser le système éducatif local par un redéploiement injustifiable d’un de leurs collègues.

Dans un communiqué conjoint, le Saems et le Cusems de l’académie de Matam s’insurgent contre une décision de l’autorité, laquelle a décidé de muter un agent sans une raison valable selon eux. Cette mesure frappe en effet l’enseignant M. Elhadji Dièye, professeur de Maths et sciences physiques au collège d’enseignement moyen de Younouféré sise dans l’inspection de l’éducation et de la formation de Ranérou.

Pour les responsables syndicaux, cette décision est d’autant plus incompréhensible qu’elle concerne l’enseignant « le plus ancien de l’établissement et le seul répondant dans la discipline, après dix ans de bons et loyaux services » alors qu’il n’a « formulé aucune demande de redéploiement ». Suffisant pour que la motivation « par nécessité de service » ne puisse être recevable auprès des syndicats que le principal concerné a dû saisir pour être rétabli dans ses droits.

A en croire le communiqué signé par Djibril Doumbouya et Mamadou Sy, respectivement secrétaire régional du Saems et coordinateur régional du Cusems, l’ordre des service ainsi établi le 4 octobre dernier est « arbitraire, non conforme aux principes de gestion démocratique du personnel enseignant et aux principes de redéploiement ». Malgré une saisine de l’autorité et une réunion entre syndicats et l’inspecteur, tenue le 9 octobre dernier, l’autorité n’a pas rétabli l’enseignant dans ses droits alors même que son professionnalisme et sa conduite lui ont donné la meilleure notes administrative possible en 2023 (19,99/20).

Décidant à combattre ce qu’ils considèrent comme une forfaiture, les syndicats majeurs du moyen et secondaire se sont résolus à engager la bataille. Ainsi un mot d’ordre de débrayage, lundi à 9 heures, suivi d’une grève totale le mardi, a été lancé dans toute la région. « Nous n’accepterons pas qu’un enseignant aussi respecté par la communauté, sérieux et dévoué au travail soit sacrifié sur l’autel des caprices d’un chef d’établissement discourtois, absentéiste et irrespectueux envers ses agents et sa hiérarchie qui est régulièrement informée de ses exactions » , menacent-ils.