Mars 2021/2022 : retour sur la semaine sanglante
C’est à partir de 03 mars que tout à commencer avec la convocation du leader du Pastef au palais de justice, chrono actu revient sur la semaine sanglante, qui avait causé 14 morts, beaucoup de blessés, des dégâts matériels, mais aussi des pillages de magasins et des services , entre le 03 et le 08 mars 2021.
« Le leader de Pastef va déférer à la convocation du juge, Ousmane justifie sa volte-face »
Ousmane Sonko qui avait refusé de déférer à la convocation tant que son immunité parlementaire n’était pas levée, devait répondre ce jour, au bureau du juge du 8ème cabinet, d’accusation de viol à la suite d’une plainte de Adji Sarr, du nom de l’ex-masseuse du Sweet beauty Spa. « J’ai écouté tout le monde, nous avons un dossier certes à 80% ou 82% politique. Mais qui peut être à 20% judiciaire. Nous avons tenu deux longues réunions avec nos avocats. La position des avocats, c’est de dire nous avons un bon dossier de viol qui sera facilement démontable devant toute juridiction »
03 mars : « scènes de chaos rythment un mercredi noir après l’arrestation de Sonko »
C’est avec cette conviction que Ousmane Sonko a entrepris de se rendre au palais de justice. Mais en cours de route, les choses se compliquent au niveau de stèle de Mermoz avec le blocage du cortège du leader de Pastef, à qui on voulait faire prendre un autre itinéraire. La situation échappera à tout contrôle à la suite de son interpellation, pour participation à une manifestation à une manifestation non autorisée et trouble à l’public. Vox peint une capitale qui subit « la furie des manifestants : affrontements, destructions, pillages, incendies, arrestations rythme un mercredi noir »
Au-delà de l’affaire Sonko ; les sénégalais tenaillés par les affres d’une vie se sont vite transformés en délinquants vandalisant à tout-va, notamment les magasins Auchan de Point E, HLM, Castors, pillés sans pitié. C’est la misère sociale même qui s’exprimait ainsi, chapardant tout ce qui est produit alimentaire. Et comme les choses ont totalement dégénéré les vrais malfaiteurs se sont mêlés aux manifestants pour se retourner contre eux, et beaucoup de personnes ont fait les frais de ces émeutes alors qu’elles même les alimentent. En réaction, le ministre de l’intérieur Antoine Felix Diome, brandit la menace : « force restera toujours à la loi, il n’y aura pas de concession », écartant tout lien entre les nervis et les gros bras du pick-up ayant assisté la police dans le maintien de l’ordre après l’interpellation de Sonko.
Jeudi 04 mars : violentes manifestations dans le pays déjà 3 morts
Dans la soirée, le gouverneur de Dakar Al Hassan Sall a opéré une « réquisition particulière » de l’armée, à travers une requête adressée au « colonel El hadji Malick Diagne, commandant la zone militaire N°1 », ajoutant en guise de précision : « l’emploi de la force exécution de la présente réquisition ne comporte pas l’usage des armes ».
En face, partis politiques, société civile et les mouvements citoyens s’agrègent contre la « tyrannie » appelant « à se joindre aux différents initiatives et activités de lutte qui sont déjà lancées dont des marches de protestations ». Et, cela n’arrange pas les choses puisque les violentes manifestations dans le pays ont déjà fait 3 morts : « ça suffit ! », appelait à la désescalade plusieurs personnalités du pays. Une fille poignardée e par des manifestants agresseurs aux parcelles, un jeune mécanicien abattu à Yeumbeul, un autre jeune tué à Bignona, tous trois lors des manifestations. Même des médias sont attaqués : les locaux de RFM et le Soleil subissent la furie des manifestants. Et, on craignait le pire avec les manifestants décidés à braver l’interdiction du préfet de Dakar, le vendredi. En hauts lieux, le gouvernement condamne les violences et promet que « investigateurs, auteurs et complices seront recherchés et poursuivis »
Vendredi de tous les dangers
Parallèlement, l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr connait de nouveaux « rebondissements : le 8ème cabinet se dessaisit, le doyen se fait amener Sonko ce matin ». Le ministre de l’intérieur alourdit déjà le dossier Sonko parlant d’ « acte du terrorisme », « voie de fait », « saccages », « pillages » …. « Réunions, regroupements, conspirations contre l’Etat ». Il accuse Sonko d’ « appel à la violence, à l’insurrection et à l’affaiblissement de l’autorité de l’ Etat et évoque le soutient de « forces occultes identifiées »appelant les populations et les forces vive au « calme », à la « sérénité » et à l’ « apaisement ».
Un Week-end de médiations qui décrispent les relations Sonko –Pouvoir
Durant le week-end, les confréries religieuses jouent les bons offices pour décrisper la tension. « Nous sommes ici présents pour vous transmettre un message de paix pour calmer les ardeurs et la situation tendue qui secoue notre pays »disaient-ils après avoir rencontré le président Macky Sall. Feu Alioune Badara Cissé médiateur de la République, appelait de son coté à « marquer une pause et en parler à notre jeunesse », disait-il lors d’une déclaration de presse. « le président parlera aux sénégalais pour leur dire ce qui va aller dans leurs cœur et leur esprit »
Lundi 08 mars de tous les dangers
Alors que les voix se sont élevées de toutes parts, le pouvoir, qui s’est mis sur le pied de guerre en faisant rallier la capitale des convois de l’armée, a posé un acte qui va dans le sens d’une décrispation. En effet, tard dans la soirée, il a été notifié à Ousmane Sonko et à ses gardes du corps la levée de leur garde à vue pour le délit de participation à une manifestation non autorisée et trouble à l’ordre public. Entre-temps, le capitaine Touré, en charge de l’enquête préliminaire sur l’affaire Sonko- Adji Sarr, démissionne avec fracas et refugie à Touba. Dans une vidéo, il dit être « suivi par des personnes dont il ignore la vraie intention.
Après 5 jours de violence aveugle et tensions entre Sonko et le pouvoir, « le temps de la lucidité », annonce les médiateurs. De son discours après sa libération, Ousmane Sonko annonce la révolution est déjà lancée, conduisons là intelligemment à son terme, au plus tard en 2024 ». Le président de la République tempère « taisons nos querelles, nos rancœurs, évitons la logique de l’affrontement qui mène le pire ». Au sorti de ces manifestation malheureux 14 décès ont été enregistrés, des dégâts matériels.
Ramatoulaye