Magasins Auchan: En brassards rouges vendredi dernier, des employés ont exprimé leur mécontentement

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Une journée sans travail, préviennent-ils. Selon ces membres du Syndicat des travailleurs du commerce et des activités rattachées (Sytcar), affilié à l’Union démocratique des travailleurs du Sénégal Force ouvrière (Udts/FO), par la voix de leur secrétaire général, Ibrahim Mbissane Nachirou, la décision unilatérale de la direction d’instaurer la fouille systématique des employés, est une atteinte à leur dignité de travailleurs et constitue une présomption de culpabilité à leur endroit.

Pour cette raison et d’autres multiples violations de leurs droits de travailleurs, comme le fait de devoir travailler le 1er mai et le jour de la Tabaski, ils ont décidé d’observer un mouvement d’humeur.

En dehors des exclusions et autres mises à pied intempestives à cause des retards, ils se plaignent de la note de service de la direction qui a décrété que les travailleurs «subiront dorénavant, des palpations physiques et corporelles», en violation de l’article L100 du Code du travail, notent-ils.

Une note de service tirée par les cheveux selon ces travailleurs, qui estiment qu’elle s’appuie sur l’article 15 du règlement intérieur, faisant allusion à la sécurité des personnes employées sur les lieux de travail.

Aussi, s’opposent-ils ouvertement à cette note de service contre laquelle ils affirment à l’appui de leur argumentaire – pour ne pas obtempérer –, que non seulement elle n’a pas été discutée en interne, mais qu’ils la trouvent inopportune, dans la mesure où les magasins sont équipés de caméras de surveillance qui fonctionnent 24h/24 et des agents de sécurité qui sont partout présents, circulent à l’intérieur des magasins et entre les rayons.

Et au niveau du siège, il y a une salle de visionnage panoramique d’où on surveille tout ce qui se passe dans les magasins. Face à la rigidité de la direction, ils ont déposé un mémorandum de revendications qui se résume à exiger la concertation à l’interne sur cette mesure contestée ; le paiement du rappel des 18 mois de primes de rendement aux caissiers et caissières ; l’octroi d’une prime de performance à tous les employés sans discrimination, pour avoir participé aux bénéfices de l’entreprise ; la mise à disposition d’un bus de ramassage du personnel qui fait face à l’insécurité urbaine à cause des agresseurs, à leurs trousses aux heures tardives de descente, qu’ils demandent à ramener de 00h à 22h, au plus tard.

Et jusqu’à vendredi, la direction ne leur aura répondu que par le dédain et le mépris, avec des menaces à la place des primes demandées. L’équipe du Dg ne semble pas prendre très au sérieux ce cahier de doléances, ne fait pas confiance à son personnel qu’il ne protège pas ni ne lui assure un ramassage régulier, accusent ces représentants des quelque 1700 Sénégalais et étrangers employés par Auchan au Sénégal.

Ils réclament que leur sécurité et leurs primes leur soient assurées, conformément à la Convention collective nationale interprofessionnelle (Ccni) qui régit les rapports de travail entre employeurs et travailleurs, tels que définis en ses articles L2 et L3, et qui concernent toutes les entreprises exerçant leurs activités sur le territoire sénégalais.

Pour rappel, la Ccni entrée en vigueur le 1er janvier 2020, a institué à son article 15, une prime de caisse à tous ceux qui manient des fonds importants. Auchan n’a daigné éponger cette dette qu’au mois d’août dernier, après plusieurs convocations à l’Inspection du Travail.

Pour une société qui a pour ambition de «vouloir» aider «16 millions de Sénégalais» à «mieux vivre au quotidien», elle a du chemin à faire, surtout si la fouille de corps est introduite dans ses bonnes pratiques qu’elle défend: «Valeurs» .«Confiance», «Ouverture», «Excellence».

Tribune
NKN

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