MAGAL 2022 – SOUVENIR – « Bayou M’bène Borom Ndindy », 2ème Khalif Général des mourides

Serigne Mouhammadou FADAL M’BACKÉ, plus connu sous le nom de Serigne FALLOU, est fils de Cheikh Ahmadou BAMBA Khadim Rassoul et de Sokhna Awa BOUSSO. Succédant à son frère aîné au califat, Serigne Mouhammadou FADAL M’BACKÉ fut le 2ème Khalif des mourides après le rappel à Dieu de Serigne Mouhammadou Moustapha M’BACKÉ. Durant son magistère, il se mit au service exclusif de l’Islam à travers sa chefferie à la tête de la communauté mouride.
Naissance et formation
Serigne Mouhammadou FADAL M’BACKÉ ou Serigne FALLOU naquit à Darou SALAM le 27 juin 1888, soit la 27ème nuit du mois lunaire de « Rajab » (Jour–anniversaire de l’ascension de Seydina MOHAMED –PSL–). En effet, il fut un chef religieux sénégalais de la Mourridiyah, confrérie musulmane fondée par le Cheikh soufi musulman Serigne TOUBA KHADIM RASSOUL. Avec la bénédiction du Cheikh, il fut confié à l’érudit, disciple et Compagnon de première heure de Serigne TOUBA, Serigne N’dame Abdrourahmane LÔ, frère de Sokhna Aminata LÔ. Ainsi, ce dernier se chargea de son apprentissage du Noble Coran et de sa formation religieuse.
Par conformité aux droit d’aînesse et respect aux acquis de la primogéniture, Serigne Mouhammadou FADAL M’BACKÉ se vit confié la lourde charge de succéder à son frère Serigne Mouhammadou Moustapha M’BACKÉ, pour perpétuer l’immense œuvre léguée par « Ndiool Aminata ». Avant qu’il n’accède au califat, soit du vivant du premier Khalif Général Serigne Mouhammadou Moustapha M’BACKÉ, Serigne FALLOU M’BACKÉ se donna corps et âme pour la continuité du legs au bénéfice de toute la oumma islamique.
Vie et œuvre
L’accession au califat ne fut que cerise sur le gâteau, ceci dans la mesure où Cheikh Mouhammadou FADAL M’BACKÉ ne ménagea aucun effort pour faire acheminer la carrière de Ndokk vers TOUBA pour les besoins de la construction de la Grande Mosquée de TOUBA –il dirigea la Prière inaugurale en 1963-.
Il était aussi très généreux, bien qu’il ait été Khalif Général des mourides avec plusieurs milliards qui passaient par ses mains, il ne laissa comme héritage (en argent) à ses enfants que la somme de 800.000 francs CFA. Il hérita de son Vénéré Guide et maître Cheikhal KHADIM le surnom « Na Am Mou Am, Dou Am Dotou Fi Am ». Avec la Bénédiction de Serigne TOUBA, il fonda plusieurs villages : Ndindy (1913), Bogorel (1914), Mbépp (1930), Mérina Bobo (1932), Khayane (1938), Mérina (1948), Aliyeu (1950), Nayroul Marame (1952), Touba Sourang (1961), Touba Bogo (1962),…
De même, Serigne FALLOU assura l’électrification de la ville sainte de TOUBA, dota la cité bénite d’un réseau hydraulique en parfaite adéquation avec les besoins de l’époque et rénova les façades principale, postérieure et latérales du cimetière de TOUBA délimité par Serigne TOUBA lui–même. Pour rappel, Cheikh Mouhammadou FADAL M’BACKÉ fut réputé détenir le don d’ubiquité. N’est–ce pas Serigne FALLOU qui dit : « Maay Sénégal. Nènañou Samba dou meun kanam meun guinaawam waya mii Samba bokkou tchi » ?(C’est moi le Sénégal. L’on dit que de son vivant et de sa mort, Samba ne saurait être utile à la fois. Mais ce Samba n’en fait pas partie). Rappelons qu’il apporta un soutien indéfectible au premier Président de la République du Sénégal indépendant, Léopold Sédar SENGHOR. Interpellé par un journaliste de la chaîne de télévision « INA » à l’époque, qui lui demandait : « Comment en tant que Calife de l’une des plus grandes confréries musulmanes, vous soutenez le Président SENGHOR, un catholique ? », Serigne FALLOU répondit : « Nous ne nous soucions point de cela, nous nous intéressons plutôt au mieux-être des populations à travers le meilleur profil pour diriger le pays ».
Il s’est éteint le 6 août 1968 et Serigne Abdou Lahi LAHAD M’BACKÉ lui succéda au Khalifat.