Macky Sall ouvert à la réhabilitation de Karim Wade et Khalifa SALL

Macky Sall est dans une dynamique d’apaisement. Le chef de l’Etat est prêt à renouer le fil du dialogue avec toute la classe politique sénégalaise. Il a fait part de cette volonté, hier, lors de l’audience qu’il a accordée au Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (Cudis),  plaidant pour la pacification de l’espace public en direction des élections territoriales du 23 janvier 2022. Le président Macky Sall n’exclut pas d’engager des discussions sur les cas des leaders politiques comme Khalifa Ababacar Sall et Karim Meisssa Wade qui ont perdu leurs droits civiques et politiques après des condamnations par la Justice. Selon des participants à cette audience, le chef de l’Etat s’est dit même prêt à évoquer la question de ces personnes n’ayant pas encore été réhabilitées par la Justice. Il est même ouvert à discuter sur un calendrier. Selon un membre du Cudis, «il y a de bonnes perspectives et nous avons bon espoir que les gens vont aller au moins à des discussions». Depuis quelques temps, le climat est très tendu entre l’opposition et le pouvoir.

Devant le Président Macky Sall, le Cudis a tenu à exposer toutes les questions de récriminations de l’opposition. Serigne Cheikh Tidiane Sy et Cie ont posé sur la table du chef de l’Etat les doléances des opposants. «La discussion avec le chef de l’Etat a été l’occasion de présenter les récriminations des acteurs politiques et coalitions sur le processus électoral, leur manque de confiance aux autorités de tutelle, le traitement présumé tendancieux de certains dossiers judiciaires etc.», lit-on dans le communiqué. La question des milices accusées d’user de la violence gratuite envers les honnêtes citoyens a également été abordée. De son côté, le Président Macky Sall a aussi fait des reproches à l’opposition. Selon des sources, le chef de l’Etat a déploré le comportement de certains leaders de l’opposition qui, souvent, défient la Justice en refusant d’aller répondre à des convocations. Face à ces accusations mutuelles, le Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal a invité le Président Sall à poser, dans ce contexte de crise économique et de menaces sécuritaires régionales, des actes forts de conciliation à l’intention de ses adversaires politiques pour pacifier le jeu démocratique. Car, soulignent Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Amine et ses camarades, tout le monde voudrait qu’on aille vers un apaisement, à commencer par les autorités religieuses. Un vœu que le Président Macky Sall est disposé à matérialiser. Dans son communiqué, le Cadre renseigne «qu’au-delà des élections locales, le président de la République pense qu’un dialogue approfondi peut permettre d’avancer sur d’autres mesures de préservation de notre vivre ensemble et de pacification des relations entre les acteurs politiques». Aussi, le chef de l’Etat a salué l’initiative du Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal et s’est engagé à l’appuyer pour qu’elle se traduise par un code de conduite ou une charte partagée par tous les acteurs. «Le président de la République a promis que sa coalition Benno bokk yakaar la signera pour contribuer à cette dynamique contre la violence», rapporte le communiqué du Cadre.

Ce que Macky Sall a dit sur la convocation de Barthélémy Dias
Le dossier de Barthélémy Dias a été aussi au menu des discussions entre le Président Macky Sall et le Cudis. Le chef de l’Etat est revenu sur la convocation du maire de la commune de Mermoz/Sacré-Cœur pour son procès en Appel dans le dossier de l’attaque en 2011 de sa mairie où Ndiaga Diouf avait perdu la vie. Loin des accusations de l’opposition le soupçonnant de vouloir liquider ses adversaires politiques, le Président Macky Sall parle de coïncidence malheureuse. Le chef de l’Etat a clairement signifié à ses hôtes que c’est quand il y a des grabuges qu’il apprend souvent dans la presse la convocation de certains leaders politiques par la Justice. Et sur le cas particulièrement de Barthélémy Dias, c’est quand il y a eu des appels que le Président Macky Sall a su que le juge avait appelé le dossier. D’ailleurs, rapporte un participant à la réunion, le chef de l’Etat a fait savoir que si on lui avait demandé son avis sur ce dossier, il aurait recommandé d’attendre après les élections territoriales du 23 janvier 2022 pour le réactiver.