L’UNIS s’élève contre «l’instrumentalisation politicienne du terrorisme par Macky Sall»

Vrai ou faux ! L’affaire «Force spéciale» et les témoignages de jeunes manifestants arrêtés lors des manifs interdites après leur libération remettent au goût du jour l’épineuse équation posée par l’édile de Ziguinchor Ousmane SONKO. Le leadeur de Pastef/Les Patriotes avait accusé le Président Sall d’avoir un problème avec la Casamance. En effet, les acteurs politiques de l’opposition et ceux de la majorité se renvoient la balle mais force est de constater que le terrorisme semble pris à la légère en ce que le terme est assez galvaudé pour être employé à tout va au Sénégal. Il suffit de peu pour être traité de terroriste : même fabriquer des cocktails molotov ? A–t–on sérieusement besoin d’un marteau–pilon pour écraser une mouche ?

Pendant ce temps, l’UNIS dénonce ce qu’elle considère comme une instrumentalisation politicienne du terrorisme par le Chef de l’Etat.

«L’UNIS (Union des indépendants du Sénégal) dénonce l’instrumentalisation politicienne du terrorisme par le pouvoir dans le but d’apeurer, stigmatiser, justifier, arrêter et emprisonner ses adversaires politiques, en particulier ceux de Pastef.

Les actes politiques et manifestations organisées par les membres de Pastef et Yewwi n’ont jamais été des actes attentatoires à la sûreté nationale, la sécurité des citoyens sénégalais et de leurs biens. Ils s’inscrivent dans un contexte politique d’adversité âpre, marqué par une volonté de puissance excessive, quasi–totalitaire que le régime veut asseoir, sous le prétexte de la préservation de la sécurité des personnes, des biens et de la stabilité du pays, alors qu’il s’agit tout simplement de préparer et d’acclimater le dispositif nécessaire à asseoir pour enclencher une dynamique de forcing d’une 3ème candidature illégale par l’utilisation des Forces de défense et de sécurité, du système judiciaire, du Conseil constitutionnel et le dispositif électoral qui vient de démontrer la maniabilité et la versatilité de ses opérateurs pour satisfaire les desiderata du pouvoir, quelle que soit la situation.

Dans cet objectif, aucune manipulation ne semble être de trop. L’injection du terrorisme dans le discours politique, la stigmatisation, l’emprisonnement à tout va, tout y passe. On n’hésite même plus à présenter des cocktails Molotov comme des armes pouvant déstabiliser les Forces de sécurité et des comités chargés de les fabriquer comme des forces spéciales capables de déstabiliser le pays. Toutes les organisations politiques, incluant celles du pouvoir ont fait usage de ces babioles de feu, en toute bonne intention de chauffer la rue, sans tuer, ni exploser des installations publiques ou privées. Rien ne permet de soutenir des accusations crédibles contre la prétendue Force Spéciale.

C’est le régime en place qui porte le discours manipulateur, violent, terroriste, sectaire et séparatiste. En vérité, ce sont ces actes excessifs pour préparer la violation de la Constitution et la restriction des libertés démocratiques qui doivent être confrontés par la Société civile, les partis politiques et les populations. Ignorer cette réalité, c’est faire preuve de cécité et même de complicité avec le régime. Condamner les acteurs politiques qui réagissent contre ces actes, c’est leur faire un mauvais procès.

L’UNIS rappelle que c’est ce même régime qui a théorisé à dessein les évènements de mars 2021 comme des actes de terrorisme auxquels auraient participé le MFDC et des forces extérieures terroristes. Cette thèse est ridicule et totalement fausse. Aucun responsable ou autorité de l’armée et du renseignement ne la soutient.

Le Président Sall, est directement responsable de cette approche de caractérisation des actions politiques de l’opposition en actions terroristes pour justifier l’accentuation de la répression policière et l’emprisonnement qui sont les seuls moyens qu’il utilise contre ses adversaires. Malgré son jeu de yoyo qui dénote son manque d’intégrité, de conviction, d’honnêteté et de rectitude, ses manœuvres pour un 3ème mandat sont évidentes, même s’il a peur de l’avouer comme Wade.

Sa volonté de rester après 2024, et sa peur d’être poursuivi après son départ le rendent dangereux pour le Sénégal. Il est prêt à faire de l’instabilité du Sénégal la justification suprême pour établir un régime quasi–totalitaire. Sa provocation du MFDC pourrait être une stratégie volontaire pour les pousser à engager des actions de violence qui seraient alors assimilées à des actions de connivence politique avec le PASTEF. De ce point de vue, l’UNIS invite le PASTEF et l’opposition à ne pas le suivre dans cette stratégie du chaos.

Tous les sénégalais savent qu’il a fini ses mandats. Il ne lui reste que 18 mois. Le temps joue contre sa stratégie de pourrissement et de déstabilisation. Il faut le laisser lutter seul, contre le vent des aspirations du changement avec ses manipulations et manœuvres de division des communautés. Le Sénégal, est déjà un peuple uni, avec ses groupes et repères identitaires qui ne peuvent être trompés par de telles manœuvres. L’osmose des ethnies a déjà formé un homo–senegalensis unifié. Tout politicien qui croit pouvoir le diviser sera déçu et vaincu par ses propres manœuvres de division. Malgré ses peurs, la meilleure issue pour le Président Macky Sall est de partir en 2024, dans la paix».