Les femmes, une vie de combat

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Les femmes sont présentes dans la migration. Après plusieurs années passées à l’étranger, elles parviennent à revenir au bercail et développer leurs activités, ceci parfois au prix d’énormes sacrifices, leur nouvelle vie étant un combat au quotidien. A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée ce mardi 8 mars 2022 sous le thème «L’égalité des sexes aujourd’hui pour un avenir durable», nous sommes allés à la rencontre de quelques-unes… de ces braves «ex-aventurières», pardon, de ces migrantes de retour.

Rufisque, cité Soffa  ! C’est là que vit, depuis ces dernières années, Ndeye Fatou Sall. La Sénégalaise âgée d’une quarantaine d’années est revenue au Sénégal, après son séjour de 9 ans au royaume saoudien. Le voyage en Arabie Saoudite ne s’est passée comme prévu  ; elle est revenue au bercail pour investir et ceci malgré les difficultés de la vie. «Je me suis installé ici à Rufisque, depuis mon retour en 2017. J’ai décidé d’arrêter de voyager. J’ai démarré mon activité de vente de petit-déjeuner. J’ai constaté que je n’avançais pas, en comparaison à celles que j’ai laissées au pays. Avant de partir, j’exerçais ce métier. Obnubilé par le départ, je suis partie en Arabie Saoudite  ; je l’ai abandonné pour partir. Mais, je me suis rendue compte que cela ne valait pas la peine», dit-elle lors d’une rencontre à son quartier.

Le retour au bercail : un choix difficile, mais une meilleure option parfois

Pour Ndeye Fatou, le retour au bercail s’impose et il est, à certaines occasions, la meilleure option. «Il vaut mieux rester à côté des siens et faire des efforts, à la longue on va s’en sortir. Le choix n’était pas facile, mais je me suis résolue à le faire, malgré les nombreuses tentatives pour me décourager». La vie d’une femme émigrée n’est pas du tout repos, surtout quand une progéniture est laissée au pays. «Mes enfants qui vivaient avec leur grand-mère, avaient commencé à avoir une déperdition scolaire. Je suis revenue pour m’occuper de mes filles, avec qui je vis. Leur papa est parti en Italie, depuis 17 ans, sans faire signe de vie. Comme je suis seule à leur côté, si je reste longtemps à l’étranger, elles n’auront plus une affection parentale», reconnait-elle. Pour s’en sortir, elle allie plusieurs petites tâches. «Après le petit-déjeuner, je me consacre à d’autres activités ; l’essentiel est qu’à la fin du mois, je puisse payer mon loyer et m’occuper convenablement de mes enfants.» Pour ces femmes de l’ombre, parfois obtenir un accompagnement est difficile. «A mon retour en 2017, j’avais déposé une demande de subventions au ministère des Affaires étrangères ; mais jusqu’à présent on n’a rien eu. J’ai aussi déposé à la Direction de l’entreprenariat rapide (Der)  ; mais jusqu’à présent, je n’ai pas été financée.» Vivre et travailler auprès des siens est une option que Ndeye Fatou ne regrette pas, après avoir été déçue par le mirage saoudien. «Même sans voyager, on peut réussir au pays. Je n’étais pas bien informée à mon départ. On m’a vanté les mérites de l’Arabie Saoudite et je suis allée pour travailler comme femme de ménage». Dans son quartier à la Cité Soffa, Ndeye Fatou est décrite comme une personne qui n’a d’intérêt que pour son travail. «Elle est courageuse, brave et s’occupe bien de son travail. Elle est une ‘’touche-à-tout’’. C’est difficile de s’occuper de ses enfants et travailler ; mais elle a réussi à le faire. Elle cherche toujours à aller de l’avant, en alliant le travail de maison», soutient une mère, sa voisine. Un sentiment partagé par le vieux Modou Fall, tailleur dans le quartier, trouvé en pleine activité.

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Kolda : après un séjour en Centrafrique, Asmao reconvertie en éleveur dans le médina Yoro foulah

A l’image de Ndeye Fatou Sall, elles sont de plus en nombreuses les migrantes sénégalaises de retour qui ont opté de gagner le restant de leur vie au pays. Après avoir séjourné et démystifié les mirages de l’étranger. Asmao en fait partie. A Ndorna, dans le département de Médina Yoro Foulah, région de Kolda, Asmao est connue par sa reconversion, après son séjour en Centrafrique. Aujourd’hui, elle est éleveur et a été plusieurs fois distinguée par des associations locales en soutien à l’initiative féminine. «Quand il y a eu des problèmes en Centrafrique, j’ai été rapatrié par vol affrété par l’Etat. Depuis lors, je me suis engagée à rester au pays et travail ler. J’ai bénéficié d’un financement de 1.400.000 FCFA de l’Ong La Lumière. C’est avec cet argent que j’ai acheté plus d’une dizaine de têtes que j’entretiens. J’en vends, au besoin, pour me prendre en charge et m’occuper de mes enfants à Ndorna. Je ne suis pas contre le voyage (à l’étranger), mais à je dis à toutes les femmes qu’elles peuvent réussir un restant au pays. Il suffit juste d’entreprenante».

Asmao s’active pleinement dans son travail malgré les difficultés. «J’ai des difficultés parce que je n’ai pas suivi une formation en la matière. Parfois les animaux tombent malade, en plus, il n’y a pas de vétérinaire. Je suis seule. Je n’ai pas une personne qui me seconde, je fais tout en même temps, vaccination. Ils se perdent en brousse. Je n’ai pas d’autres sources de revenues que mon bétail.»

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