Le très fort message de Alioune Tine à Macky Sall: « Il faut éviter le … »
L’invite Alioune Tine au président de la République du Sénégal. L’ancien président de la Raddho demande à Macky Sall de fixer, dès la fin du dialogue, la date de l’élection présidentielle au mois de mars. De son avis, quelle que soit la situation politique et quel que soit les résultats du dialogue, le PR Macky Sall, ne doit pour rien au monde raté le rituel du passage du relai présidentiel, en installant lui-même son successeur, pour un Sénégal stable.
« Il faut éviter le ratage de la passation du rituel du relai présidentiel. C’est un héritage précieux. Un héritage et une discontinuité politique qui consacre la force et la durabilité de la démocratie et de la République. Ce rituel de passage du relai d’un Président sortant à un président élu ne doit pas s’arrêter avec le PR Macky Sall. On a eu des images historiques d’unité nationale, des images d’un peuple réconcilié avec sa tradition démocratique très fortes. C’est quand Wade a demandé à Diouf d’aller le représenter à l’étranger, après la passation de service. C’est quand Wade prend les mains de Macky au Palais pour lui faire des bénédictions pour le succès de sa mission à la tête de l’état », a expliqué le Fondateur de Think tank Afrikajom Center sur son compte X .
Son texte in extenso
Il faut perpétuer l’héritage démocratique et républicain de la passation du relai présidentiel.
Pour le peuple sénégalais qui vote dans les quatre Communes depuis 1848, date de l’adoption de la loi sur le suffrage universel en France avec le décret du ministre de l’intérieur Ledru Rollin. C’était lors de la colonisation, la démocratie s’exerçait, au Sénégal dans les Quatre Communes, au Parlement( Saint-Louis, Dakar, Gorée et Rufisque).
Depuis l’adoption de l’élection du président de la République en 1963, le peuple sénégalais n’a jamais raté le rendez-vous de l’élection présidentielle.
C’est tout le sens des réactions politiques, sociales et émotionnelles scandalisées, indignées et révoltantes, observées dans la quasi unanimité, avec violence parfois.
C’est un rituel dont le moment consacre le pouvoir suprême du peuple. Ce moment qui consacre la souveraineté absolue du peuple a été différée de façon brutale et arbitraire. Une transgression vécue comme un deuil électoral un deuil aujourd’hui, la transgression d’un droit de suffrage, celui du peuple de choisir en toute liberté le dirigeant de son choix.
C’est un acte qui affecte la légitimité de l’Institution Présidentielle, il porte atteinte à l’autorité et à la légitimité de celui qui incarne la fonction.
C’est symptomatique de la crise grave du pouvoir présidentiel hypertrophié et exacerbé, qui affecte sérieusement l’ordre public, la sécurité juridique et institutionnelle mais surtout la stabilité politique du pays.
Mais pas seulement, c’est aussi les perversions d’une majorité politique docile, attachée à des intérêts partisans, particuliers au point sous-estimer l’intérêt commun, d’oublier ce que nous partageons et ce qu’aucun individu ou groupe ne doit mettre la main dessus.
Une majorité politique souvent prête à soutenir les transgressions de la loi, des principes et des valeurs, cela fait partie des maladies des démocraties africaines, où ont disparu l’éthique et les nobles valeurs africaines.
Il faut éviter le ratage de la passation du rituel du relai présidentiel. C’est un héritage précieux. Un héritage et une discontinuité politique qui consacre la force et la durabilité de la démocratie et de la République.
Ce rituel de passage du relai d’un Président sortant à un président élu ne doit pas s’arrêter avec le PR Macky Sall. On a eu des images historiques d’unité nationale, des images d’un peuple réconcilié avec sa tradition démocratique très fortes. C’est quand Wade a demandé à Diouf d’aller le représenter à l’étranger, après la passation de service. C’est quand Wade prend les mains de Macky au Palais pour lui faire des bénédictions pour le succès de sa mission à la tête de l’état.
Quelle que soit la situation politique et quel que soit les résultats du dialogue, le PR Macky Sall, ne doit pour rien au monde raté le rituel du passage du relai présidentiel, en installant lui-même son successeur, pour un Sénégal stable.
Comme le temps presse le PR doit dès la fin du dialogue fixer la date de la présidentielle courant mars.
Il faut par principe dissocier les résultats du dialogue d’une obligation légale et constitutionnelle de fixer la date de l’élection présidentielle.
Par contre, il faut connecter et lier la nécessité de fixer la date de l’élection présidentielle de l’obligation de passer le relai présidentiel.
Il faut comprendre que partout en Afrique de l’Ouest ces pathologies se généralisent avec les coups d’état militaires et les coups d’état constitutionnels qui déstabilisent la sous-région. Rares sont les chefs d’Etat qui font exception: Buhari du Nigéria, fêté magnifiquement par son village, Weah du Libéria, Fondeca du Cap-Vert. Parler du Cap-Vert sur la question c’est une redondance, car la vraie exception démocratique c’est bien le Cap-Vert.
Il faut désormais franchir la dernière marche du pouvoir avec dignité et avec succès C’est ce qui reste à faire, pour respecter 1tradition républicaine et démocratique, partie de l’ADN du Sénégal.