Le PSG sauve un point à Lorient

Que vaut le PSG sans Kylian Mbappé, suspendu ? Pas mieux que des relégables qui n’avaient gagné aucun de leurs treize dernières rencontres.

Les Parisiens ont été menés pour la 8e fois en 19 journées, après le but de Thomas Monconduit (40e), Lionel Messi a été trop seul en attaque, Ramos a reçu deux cartons jaunes en cinq minutes (80e et 85e)…

Le constat fait froid dans le dos de l’entraîneur Mauricio Pochettino, dont les promesses non tenues sur l’amélioration du jeu de son équipe forment autant de pierres dans son jardin.

Heureusement pour lui, ses joueurs sont réguliers dans leurs performances décevantes, autant que dans leur capacité à se sauver in extremis par des trous de souris.

Au Moustoir, la tête d’Icardi (90e+2) lui a permis de soigner son bilan comptable – le PSG compte 13 points d’avance sur son nouveau dauphin Nice – que Pochettino oppose aux critiques sur ses hommes.

Sans Mbappé, ni Neymar (blessé), ni Verratti (suspendu), soit trois de ses joueurs les plus créatifs, le technicien voulait que son équipe construise le jeu « de manière différente », en procédant « étape par étape ».

Or ses hommes ont lu le mode d’emploi à l’envers : possession stérile, bloc statique, déchet technique… En première période, seules les inspirations de Messi ont apporté du danger.

Défense à trois

L’Argentin a trouvé le poteau sur une frappe éclair du gauche (26e), une action qui résume bien ses premiers mois en France, entre gestes géniaux et inefficacité (1 seul but en L1).

Lorient a eu plus de réussite : sur le but de Monconduit, la balle a heurté la barre transversale avant de rentrer dans la cage de Keylor Navas.

Mais les Bretons sont allés chercher leur bonne étoile, en alliant enthousiasme et usage efficace de la profondeur, avec les attaquants Terem Moffi et Dango Ouattara.

Pour la huitième fois de la saison en championnat, les Parisiens ont concédé l’ouverture du score, une habitude en décalage de ses énormes ambitions de domination.

Quand il s’agit de jouer à onze contre onze, le PSG n’est pas l’équipe favorite pour remporter la Ligue des champions qu’elle aspire devenir dans les prochaines semaines.

En quête de solutions pour améliorer le jeu de son équipe, Pochettino, actif dans sa zone technique, a tenté un coup tactique à la mi-temps en faisant entrer Sergio Ramos.

Icardi en saveur inattendu 

La présence de l’ancien capitaine du Real a permis le passage à un système à trois défenseurs centraux, une hypothèse souvent évoquée en conférence de presse, mais rarement adoptée.

Avec l’Espagnol, Paris a moins tangué derrière. Mais cette stratégie n’a pas eu d’effet sur son autre gros problème, l’animation offensive.

Sans Mbappé, le meilleur buteur et passeur décisif du club, Mauro Icardi et Angel di Maria étaient appelés à prendre plus de responsabilités. Mais les deux Argentins ont vécu une soirée difficile, jusqu’à la 92e.

Icardi a eu une balle d’ouverture du score dès la 2e minute, mais son tir a manqué le cadre. Cela a constitué le seul fait marquant de son match… jusqu’à son égalisation sur un centre d’Achraf Hakimi.

Le « Fideo » Di Maria a été aussi maladroit (32e, 56e, 65e). Il a également raté la balle de match (90e+3). Il a essayé de combiner avec Messi, parfois de manière trop prévisible, à l’image de son équipe sans imagination.

Sur son banc, Pochettino a essayé de combler ce déficit d’idées, notamment en prenant la décision, originale, de faire entrer le jeune Sekou Yansané (75e) pour la première fois de la saison.

Mais à la fin, ce sont les exploits individuels qui font et défont les rêves du PSG. Messi a encore provoqué en fin de match (74e, 80e), sans succès, face à des Bretons regroupés dans leur surface. Jusqu’à Icardi.