Le F24 exige la libération « immédiate » de Aliou Sané et lance un appel à la paix
Interpellé, malmené puis mis aux arrêts, le coordonnateur adjoint du mouvement des forces vives de la nation (F24), Aliou Sané a été placé en garde-à-vue. Le coordonnateur de Y en a marre tentait de rallier le domicile de l’opposant Ousmane Sonko où les leaders de l’opposition s’étaient donnés rendez-vous, hier lundi 29 mai.
Ces derniers, interdits d’accès à la Cité Keur Gorgui barricadée par les forces de l’ordre, ont été gazés. Une situation qui a été à l’origine des violentes manifestations aux cours desquelles plusieurs résidences de responsables du pouvoir ont été incendiées.
Préoccupé par les scènes de violences qui se succèdent au Sénégal depuis de longues semaines annonciatrices d’une crise sans précédent, le F24 dénonce les violations de droit de trois de ses membres qui en sont les principales causes. Il s’agit en l’occurrence du leader de Gueum Sa Bopp, Bougane Guèye, de Ousmane Sonko et du vice-coordonnateur du F24, Aliou Sané.
« Le premier (Bougane) a été lâchement attaqué par des bandits à la solde d’un homme politique tapis dans l’ombre alors que le deuxième (Ousmane Sonko) a été enlevé et conduit manu militari chez lui à la Cité Keur Gorgui où il est de fait séquestré en toute illégalité et en lui refusant systématiquement toute visite, même de ses avocats. Le troisième a été sévèrement gazé, brutalisé, arrêté et conduit au Commissariat où l’accès a été interdit à son avocat en toute violation des articles 5 du Règlement de l’UEMOA et 55 du Code de procédure pénale sénégalais », fait constater le F24.
Mamadou Mbodji et Cie exigent « la libération immédiate et sans condition de Aliou Sané et la cessation des violences exercées sur messieurs Ousmane Sonko et Bougane Guèye ». Le F24 constate, également, avec regret « l’apologie de la violence à travers la promotion d’une 3ème candidature du Président sortant, les multiples atteintes aux droits des citoyens qui alimentent les frustrations et qui expliquent la montée des tensions et le début de ce qui ressemble à une vendetta mortifère ».
La Plateforme, dans un souci de décrispation, « rappelle à tous les citoyens que leurs actions doivent s’inscrire dans la recherche de la paix, notre principale ressource qui doit être préservée à tout prix ». En outre, ce regroupement des Forces vives de la Nation « appelle les autorités à revenir à la raison et à inscrire leurs actes et instructions dans la légalité, à cesser de violer les lois et les manœuvres manipulatrices de l’opinion publique ».
Dans le même sillage, le F24 « demande aux Sénégalais d’éviter la violence et d’arrêter les destructions de biens qu’ils soient communs ou appartenant à des particuliers ». Ceci, en rappelant au Président Macky Sall que « l’image du Sénégal, qu’il a l’obligation de sauvegarder est rudement écornée, la vitrine démocratique balafrée ». Pour sauver ce qui peut encore l’être, la plateforme « exige des autorités administratives et judiciaires un respect strict de la légalité ainsi qu’une prise en compte des enjeux de l’heure et, notamment, des conséquences de leurs décisions, actes et verdicts sur la paix civile et le devenir de notre chère Nation ».