Le domicile de Sonko toujours bunkerisé: Me Ciré Clédor Ly saisit Antoine Félix Diome
Face à l’impossibilité de pouvoir voir son client Ousmane Sonko, Me Ciré Clédor Ly a écrit au ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome. Il a tenu à attirer l’attention du ministre sur ce qu’il considère comme «des faits insolites qui portent atteinte aux droits fondamentaux de la Défense et aux droits du travail.»
«Depuis 3 jours, je me suis rendu 9 fois au domicile de mon client M. Ousmane Sonko, chef de l’opposition, qui a besoin de parler et de communiquer avec ses conseils. Dans la journée du 1er Juin2023, les forces de l’ordre qui dépendent de votre ministère, ont porté atteinte à la dignité de la profession d’avocat, ainsi qu’au libre exercice de la profession», dénonce Me Ciré Clédor Ly dans sa correspondance adressée au ministre de l’Intérieur.
L’avocat se dit victime de refus systématique de contact avec son client qui a besoin de lui pour des raisons professionnelles. «Et depuis votre communiqué du 1er Juin 2023 annonçant les entraves à la liberté de communication et d’opinions par tous moyens de diffusion publique justifiant ces violations par la nécessité de sauvegarde de l’ordre public et de la protection des biens et des personnes, mon isolement avec le client, ainsi que l’isolement des membres de son collectif victimes de voie de fait pour avoir été gazés, est devenu total», fustige l’avocat.
Me Ciré Clédor Ly, qui se dit personnellement victime, rappelle au ministre de l’Intérieur que la Défense est un droit absolu auquel il ne peut être apporté aucune restriction. Il précise que ce droit est reconnu et respecté même dans les États dictatoriaux et fascistes.
«J’ai été éconduit 9 fois, ce qui au-delà d’une atteinte aux droits de la Défense porte aussi atteinte aux droits économiques et sociaux de la profession d’avocat en tant qu’elle constitue une entrave à l’exercice de la profession, au droit et à la liberté du travail», martèle l’avocat.
Il a mis dans sa correspondance les réponses que les forces de défense et de sécurité lui servent, à chaque fois qu’il souhaite voir son client : «Il m’a toujours été répondu après plus d’une heure d’attente et de consultations téléphoniques de la hiérarchie : ‘‘Nous sommes désolés Maître, mais nous avons reçu ordre de ne pas vous laisser approcher votre client qui ne peut non plus sortir de sa maison pour vous rejoindre’’», rapporte-t-il.
Pour Me Ly, il ne peut donc être compris que dans un État qui se dit démocratique, qu’un citoyen soit interdit de rendre visite ou d’être visité par son Avocat-Conseil pour des raisons professionnelles. Et une telle situation ne peut perdurer selon l’avocat.
Il attend du ministre de l’Intérieur que des instructions «idoines soient donnés afin que les avocats de Monsieur Ousmane Sonko puissent exercer librement leur travail de conseillers et avoir accès à ce dernier.»