La dernière manœuvre idiote de Ousmane Sonko (Par Madiambal DIAGNE)

Les lundis de madiambal1

En évoquant le sort des gardes du corps de Ousmane Sonko, arrêtés suite aux incidents de Tchiky, des échauffourées dans lesquelles ils avaient violenté des personnes qui scandaient le nom de Adji Sarr qui accuse le leadeur de Pastef de viols et de sévices sexuels, Bassirou Diomaye Faye avait déclaré que ces arrestations procédaient d’une stratégie pour dégarnir la sécurité du président de Pastef et le rendre vulnérable à des attaques, à un assassinat programmé.

Ce lieutenant de Ousmane Sonko annonçait dans la foulée, à travers des réseaux sociaux, qu’un projet d’empoisonnement dirigé contre la personne de ce dernier était en cours. «Nous sommes aussi au courant du projet d’empoisonnement du PROS avec l’aide de services secrets extérieurs de deux pays», déclarait-il le 3 novembre 2022. De nombreuses personnes avaient vite balayé ces élucubrations d’un revers de main, considérant que c’était un vulgaire mensonge de plus, une déclaration tendant à essayer d’allumer un contre-feu avant l’audition, prévue pour le lendemain, 4 novembre 2022, de Ousmane Sonko dans le fond de son affaire judiciaire l’opposant à la dame Adji Sarr. Les responsables de Pastef ont cette fâcheuse habitude, et aucun mensonge ou délire n’est assez gros pour eux. La rhétorique de l’éternel complot contre Ousmane Sonko, et cette fois-ci avec la nouveauté d’un projet d’empoisonnement, a été donc agitée par le truchement de divers médias. Mais puisque dans le landernau des «Pastéfiens» on voudrait avoir de la suite dans les idées les plus saugrenues, Ousmane Sonko et ses proches ont cherché à fabriquer ou fomenter, donner un semblant de vérité à un «complot» avec, à la clé, ce projet d’empoisonnement. Cet énième complot dont ils comptent sans doute se servir dans leurs manœuvres et manipulations de l’opinion s’avère bien mal ourdi. Ils sont si malhabiles que leur histoire s’est révélée cousue de fil blanc !

Ousmane Sonko m’a envoyé une personne qui « voudrait l’empoisonner » !

Un proche de Ousmane Sonko, qui chercherait véritablement à l’empoisonner, aurait-il besoin de venir jusqu’à moi et de son propre chef ? C’est la première bêtise de l’opération ! Jugez-en aussi par la maladresse stupéfiante !
Le 26 novembre 2022, un individu, se présentant sous le nom de Ibrahim Iradian, m’a laissé un message par Whatsapp pour me dire qu’il travaillerait depuis longtemps avec Ousmane Sonko et qu’il voudrait faire découvrir au monde le véritable visage du leader de Pastef. Il prétendait vouloir ouvrir les yeux aux Sénégalais, notamment les jeunes, sur les impostures de Ousmane Sonko et que, si j’étais intéressé par ce qu’il comptait me révéler, je n’avais qu’à le lui manifester par un laconique message et qu’il s’arrangerait pour me rencontrer discrètement à l’endroit que je choisirais. Je ne me fis pas prier. Ainsi, rendez-vous était pris pour le soir-même aux abords de l’aéroport de Yoff. Quand il était en route, venant du quartier de Jaxxay 2, disait-il, je l’appelai par la ligne téléphonique et grâce à un logiciel d’identification de l’interlocuteur, un autre nom apparut sur l’écran. Qu’à cela ne tienne, je continuais à jouer le jeu en lui demandant son habillement pour pouvoir l’identifier. J’avais déjà posté un veilleur pour m’assurer de son moyen de déplacement et avec qui il viendrait éventuellement au rendez-vous. Mon guetteur m’informa que la personne a été déposée par un véhicule particulier dont il me fit la description. Ibrahima Iradian m’appela à partir d’un autre téléphone et un autre nom différent apparut. J’envoyai une autre personne pour le chercher et le conduire à mon domicile, à bord d’un véhicule différent de celui que je lui avais annoncé.
J’avais pu pouffer de rire en voyant la manière burlesque par laquelle il cherchait à masquer son visage et le bonnet extravagant qu’il portait. Je le mis à l’aise, me montrant très avenant et intéressé par ce qu’il aurait à me raconter. D’entrée de jeu, il était assez étonné que je le reçus à mon domicile. Je notais qu’il a menti sur son moyen de déplacement mais je ne laissais rien transparaître et me gardais de lui demander également par quel moyen avait-il pu obtenir mon numéro de téléphone. Je remarquais, rien que par la précaution avec laquelle il a disposé ses deux appareils téléphoniques sur le bras du fauteuil, qu’il enregistrait notre conversation. Je fis semblant de ne rien comprendre à son manège. L’ambiance était assez complice et il se montra prolixe en me racontant les péripéties de son compagnonnage avec Ousmane Sonko et comment il avait été amené à lui être assez proche. Il disait être introduit auprès de Ousmane Sonko par un frère de Anna Diamanka, la deuxième épouse de Ousmane Sonko. Je notai également en mon for intérieur qu’il mentait sur certains épisodes des relations matrimoniales tumultueuses de Ousmane Sonko et de Anna Diamanka dont je connaissais un bout. D’ailleurs, on peut vraiment dire que j’en savais évidemment plus que lui. Il me disait que si je révélais au grand public certaines choses dans cette union et dans la vie intime de Ousmane Sonko, cela l’aurait décrédibilisé davantage et montrerait qu’il n’est pas digne de diriger un pays comme le Sénégal. Il en arriva finalement, à force de circonvolutions, à dire que Ousmane Sonko avait cherché à le tuer pour un sacrifice, dans le but d’accéder au pouvoir. Le forfait lui aurait été révélé par le féticheur qui préconisait le sacrifice et auprès duquel il avait pourtant lui-même conduit Ousmane Sonko. Cette perfidie était pour lui une raison suffisante pour se venger de celui qui voudrait le faire assassiner, et qu’il venait me voir pour que je lui trouve du poison pour en finir avec lui et libérer en même temps le Sénégal de ce gros danger que constituerait cet homme politique. Il insistait pour me dire que Ousmane Sonko m’en voudrait particulièrement à mort, ainsi que quatre autres personnalités. Je pris l’occasion, sans l’air d’y toucher, pour faire des mises en garde à l’attention de Ousmane Sonko et de ses affidés et leur transmettre des messages précis sur bien des choses que je sais sur Ousmane Sonko mais que mon éthique m’interdit de dévoiler et quelle réponse foudroyante j’apporterais à toute attaque physique par des sbires de Ousmane Sonko contre mes proches ou leurs biens. Je tenais aussi à être clair dans mon propos, pour le dissuader d’entreprendre la moindre action violente contre son leader et surtout de ne pas chercher à l’empoisonner. Je martelai le propos à haute et intelligible voix car je tenais à ce qu’il fût nettement audible dans ses éventuels enregistrements sonores.
Ma réaction le contraria et je lui promis de garder le contact avec lui, pour en savoir davantage sur Ousmane Sonko. Je lui filai la somme de cent mille francs en insistant pour qu’il ôtât cette idée de son esprit, encore que la crapule que je crois connaître et qu’il venait de me décrire ne devrait pas mériter qu’on ait à se salir les mains ou commettre un aussi gros péché qu’un meurtre. Aussitôt qu’il sortit, je demandai à le suivre pour voir par quel moyen il allait rentrer. Dans la rue, il passa un coup de fil et se fera chercher par le même véhicule qui l’avait déposé. Je lui envoyai alors un message audio pour lui répéter mon propos afin, non seulement de lever toute équivoque mais aussi pour avoir de mon côté un enregistrement sonore de la teneur de nos échanges. Il me répondit avec naïveté, en affirmant abandonner le projet d’empoisonnement. J’informai alors immédiatement mes proches et certaines autorités de l’Etat de cette affaire en précisant que ces manipulateurs pourraient s’adresser à une autre personne imprudente, qui ne se méfierait pas assez et tomberait peut-être dans le panneau. J’ai aussi appelé quelques amis proches de Ousmane Sonko pour leur dire mon dégoût devant une telle bassesse et une si sidérante ignominie. Comment peut-on respecter un personnage d’un aussi sordide acabit ?
Mais le lendemain matin, Ibrahima Iradian reviendra à la charge, dans un autre message audio, pour dire, qu’après réflexion, il ne peut pas ne pas faire payer à Ousmane Sonko sa traitrise car il y va de sa propre sécurité et que pour réaliser son ambition de devenir Président du Sénégal, Ousmane Sonko n’hésitera pas à le sacrifier comme il a déjà fait sacrifier quatorze personnes à l’occasion des émeutes de mars 2021 ; un nombre de morts qui, à l’en croire, ne serait pas fortuit. Il poussa la grossièreté en affirmant que le féticheur lui aurait redit que Ousmane Sonko insistait pour un nouveau sacrifice humain. Je me résolus alors à être ferme et à changer de ton avec lui, lui interdisant désormais de chercher le moindre contact avec moi, s’il s’entêtait de parler de projet d’empoisonnement. Un autre audio suivra dans lequel il s’excusa et me remercia pour lui avoir évité de commettre une grave erreur. Depuis lors, il envoie régulièrement des messages d’amitié auxquels je ne réponds plus.

Si Ousmane Sonko n’a pas participé à ourdir le plan du projet d’empoisonnement, qu’il porte plainte !

Cette histoire loufoque révèle la personnalité de ses fomentateurs et leur crétinisme. En effet, aux Anes bien nés, la Veulerie n’attend point le nombre des années. Il faut bien être stupide pour s’imaginer que j’accorderais foi et accepterais de m’associer à un premier venu qui me proposerait un projet d’assassinat. Quelqu’un qui peut penser qu’une autre personne douée tant soit peu de raison et de jugeote mangerait de ce pain est assurément un pauvre crétin. Ibrahima Iradian s’est révélé un piètre acteur et ne tromperait pas grand monde. Au corps défendant de ce véritable foutraque, simple d’esprit, l’idiotie est du fait surtout des joueurs de marionnettes, ces esprits qui ont échafaudé une telle forfaiture et qui se révèlent être de parfaits sots, «des imbéciles dont on voit l’orgueil à travers les trous de leur intelligence», pour reprendre le mot de Victor Hugo. En effet, Valérie Lemercier disait : «Un acteur mauvais au cinéma, ça n’est jamais de sa faute, c’est qu’il a été mal choisi ou mal dirigé.»
Au demeurant, les faits sont assez graves et si d’aventure Ousmane Sonko voudrait faire croire qu’il n’aurait pas été à la base de cette démarche, qu’il ne l’aurait pas inspirée ou organisée, ou qu’il l’ignorait même, il lui est loisible de porter plainte et déjà je puis l’assurer de ma collaboration pour l’aider à mettre hors d’état de nuire des personnes qui chercheraient à lui ôter la vie. Je reste à sa disposition et à celle des institutions judiciaires pour tous les éléments décrits ci-dessus et des enregistrements vidéo des caméras de mon domicile et du voisinage. J’ai décidé de rendre publique cette affaire pour que nul n’en ignore !

Par Madiambal DIAGNE – mdiagne@lequotidien.sn

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