Journée mondiale du Diabète : Focus sur cette maladie silencieuse qui gagne du terrain au Sénégal.
Depuis sa création en 1991, la Journée Mondiale du Diabète, organisée chaque 14 novembre, est le symbole d’une mobilisation collective. Son objectif : mieux faire connaître le diabète, sa prise en charge et surtout les moyens de le prévenir.
La Fédération Française des Diabétiques s’associe aux 160 pays qui relayent cette journée avec des actions locales à découvrir sur la carte des manifestations. Pour chaque édition, les associations locales organisent des événements, rencontres, conférences, des stands, des webconférences pour diffuser des informations et faire compléter des questionnaires de test de risque. Ce sont des temps d’échanges conviviaux et de sensibilisation à la prévention, pour mieux vivre, mieux manger, bouger plus !
« Le diabète concerne tout le monde »
La Journée Mondiale du Diabète réunit la communauté mondiale du diabète autour d’une seule voix pour mobiliser et sensibiliser au diabète, invitant les individus et les communautés à porter l’épidémie de diabète au-devant de la scène.Cette campagne mondiale de mobilisation et de sensibilisation au diabète est reconnue officiellement par les Nations Unies, conduite par la Fédération Internationale du Diabète (FID) – et portée par toutes les associations nationales des différents pays.
« Agir aujourd’hui pour changer demain »
537 millions de personnes seraient atteintes de diabète dans le monde soit 1 adulte sur 10 âgé entre 20 et 79 ans et plus de 3% des Sénégalais sont concernés.
Malgré les efforts réalisés dans la lutte contre le diabète au Sénégal, les malades ont difficilement accès aux soins.
Selon le Professeur Seydou Nourou Diop, diabétologue et ancien directeur du centre de prise en charge des personnes diabétiques, Marc Sankalé. Ce chiffre pourrait même être revu à la hausse puisque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait, en 2016, que plus de 5% de la population sénégalaise était diabétique. Au niveau continental, le diabète est même à l’origine de 10% des morts, et selon les estimations, le nombre de diabétiques pourrait carrément dépasser les 42 millions en Afrique, d’ici 2040.
« Que sait-on à propos du diabète? »
Le diabète se caractérise par un taux de sucre dans le sang trop élevé mais, il est difficile de l’identifier sans faire un dépistage régulier. Non traité, la maladie peut entraîner plusieurs complications : troubles de la vue, maladies cardiaques, amputations voire une greffe de reins. Et c’est encore plus inquiétant, quand on sait que 30% de la population sénégalaise souffre d’hypertension alors que le mariage diabète-hypertension favorise les risques cardiovasculaires.
« Un traitement hors de prix »
Si le Sénégal peut se vanter d’avoir réalisé des progrès dans la prise en charge du diabète, la plupart des malades sont privés d’accès aux soins et de traitements adaptés. En plus des médicaments qui sont très chers, les appareils de contrôle de la glycémie sont aussi coûteux. Résultat, bon nombre de diabétiques ne se soignent pas ou préfèrent recourir à la médecine traditionnelle.
Ces patients qui font appel à des tradithérapeutes espèrent souvent une guérison définitive, en avalant différentes sortes de mixtures censées baisser leur glycémie. Mais cela peut au contraire favoriser les complications dues au diabète. Face à ces croyances, plusieurs opérations de sensibilisation seront menées dans les quartiers afin de « gagner la bataille contre l’ignorance pour mieux combattre le diabète », explique Baye Oumar Guèye, président de l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad) dans une entrevue accordée à la presse locale.
Le diabète est un enjeu de santé publique majeur. Information, prévention, prise en charge et accompagnement des patients sont des aspects essentiels pour faire reculer la maladie.
Dans le monde, 1 personne sur 2 est atteinte de diabète sans le savoir. Professionnels de santé et grand public doivent prendre conscience de l’importance de la prévention pour identifier les risques au plus tôt, pour les prévenir et les maîtriser.
NKN