Hommage à feu Alioune Badara CISSE

Le samedi 28 août 2021 à 21 h 45, à l’annonce par un de mes enfants du rappel à Dieu de Alioune Badara CISSE, j’ai éprouvé une douleur infinie.

Alioune Badara CISSE, nous avons lui et moi partagé le même banc au CM1 à l’école primaire de la rue Neuville ( « petit lycée ») à Saint–Louis; cette proximité a créé entre nous deux depuis lors des sentiments mutuels d’affection et d’estime. ABC qui était le plus jeune de la classe se distinguait déjà parmi les très bons élèves. Lorsque je l’ai retrouvé dans d’autres tranches de vie, ABC est resté égal à lui–même : grande sociabilité, amour pour son prochain, fidélité en amitié, goût pour les études.

Un jour de 1988, j’eus le plaisir de croiser ABC au Boulevard de la République derrière la Maison militaire; après les accolades chaleureuses, il me fit part de son long séjour en France et en Ecosse et sortit de son cartable des originaux des divers diplômes qu’il avait engrangés pendant ses études en Europe : j’étais admiratif et impressionné (j’avais moi–même déjà 6 années de carrière au Ministère du Travail après la Maîtrise en Droit et mon passage à l’ENAM). Je l’ai retrouvé une semaine plus tard pour prendre connaissance de ses projets professionnels : son option finale a été de se présenter au concours du barreau pour devenir avocat comme son mentor Maître Abdoulaye WADE.

Entretemps, (je passais régulièrement le voir dans un appartement situé aux Allées du Centenaire), je l’ai vu assurer des prestations de traduction pour des hommes d’affaires, officier comme stagiaire–expert judiciaire dans le Cabinet de feu Maître Mbaye Jacques DIOP et tant qu’avocat stagiaire dans les Cabinets de feu Maître Bakhao SALL et Maître Abdou Khaly DIOP.

A l’époque, au détour de mes courses au centre–ville, il m’arrivait souvent de passer voir ABC au Cabinet de Maître Khaly DIOP.

D’autres faits qui m’ont marqué chez ABC (que je me faisais toujours le plaisir de lui rappeler), c’est l’invitation à l’accompagner à un « ziar » un dimanche de 1988 à Serigne Abdou Khadre M’BACKE, « l’Imam des Imams » : nous avons prié ce jour–là le « Tisbar » sous la direction de ce distingué fils de Khadimou Rassoul et recueilli ses bénédictions.

ABC m’a aussi fait l’honneur de rendre un « ziar » à Serigne Moustapha M’BACKE (actuel Khalife de Serigne Abdou Khadre) lors d’un de ses séjours à la cité Hamo en 2001. Je me rappelle aussi que lorsqu’il devrait présenter sa thèse de doctorat en droit en anglais (Juris doctor), il m’a envoyé une invitation de l’université de Minnesota des Etats–Unis. Le ABC que j’ai connu, a été véritablement un homme multidimensionnel : mouride sadikh, intellectuel engagé, d’une grande densité, juriste de haut niveau, délicatesse et grand savoir–vivre, expression écrite et discours captivants (à l’image de L. S. SENGHOR et Kéba M’BAYE), enthousiasme et partage de la bonne humeur.

ABC a été incontestablement un grand homme qui a incarné l’humain dans ses dimensions essentielles. Ainsi, a vécu (très utilement) Alioune Badara CISSE; nous ne l’oublierons jamais dans nos prières, tellement il nous aura marqué positivement depuis notre tendre jeunesse à Saint–Louis.

Qu’Allah –SWT– lui réserve Sa Miséricorde et l’accueille en Son Paradis. Amine.

Ibrahima SAMB

Inspecteur du Travail à la retraite

Consultant Formateur en Droit social et en GRH

Tél. : 78 465 55 68